Raul Rivero à Prague : « La République tchèque est notre frère »

Vaclav Havel et Raul Rivero, photo: CTK
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Journaliste, poète et dissident, le Cubain Raul Rivero figurait parmi les 75 personnes qui ont été arrêtées et emprisonnées sur l'île, lors d'une vague de répression en mars 2003. Condamné à 20 ans de réclusion, Rivero a été libéré au bout de deux années pour raisons de santé. Aujourd'hui installé en Espagne, il parcourt le monde pour aider l'opposition démocratique cubaine, de Miami à Prague, où il est beaucoup soutenu, notamment par son ami Vaclav Havel.

Vaclav Havel et Raul Rivero,  photo: CTK
L'ancien président tchèque, lui-même ancien dissident, est en effet un soutien important pour les démocrates cubains en général et pour Raul Rivero en particulier. En septembre dernier, à l'occasion d'une conférence pragoise organisée par son Comité International pour la Démocratie à Cuba, Vaclav Havel avait solennellement appelé à la solidarité avec Rivero, à l'époque toujours en prison, en isolement et privé de médicaments.

Aujourd'hui, Havel est convaincu que son pays peut contribuer à faire bouger les choses face au régime castriste :

« Il me semble que les pays comme le nôtre, qui ont connu le communisme et le système totalitaire et sont désormais membres de l'UE, peuvent influencer la position de l'Europe en tant qu'ensemble, et cela s'est déjà produit à plusieurs reprises. C'est important que nous puissions le faire à l'échelle européenne, mais aussi à l'échelle mondiale, comme à l'ONU, où nous avons également agi en faveur d'une résolution prenant en compte le respect - ou plutôt le non respect - des droits de l'Homme à Cuba. »

Raul Rivero,  photo: CTK
« La République tchèque fait beaucoup plus pour nous que certains pays d'Amérique latine, pourtant censés être nos frères », déclarait Raul Rivero au quotidien Lidove noviny. « La République tchèque est notre vrai frère, alors que la majorité des pays sud-américains ne sont que nos 'beaux-frères' », poursuit-il, tout en affirmant qu'il ne faut pas couper toute communication avec le régime castriste. On l'écoute au micro de la rédaction espagnole de Radio Prague :

« Je pense que la position très dure adoptée par l'UE avait coupé toute communication avec Cuba. C'était une décision juste, courageuse et importante et ce fut un avertissement pour montrer à Fidel Castro qu'il ne pouvait se comporter impunément de la sorte avec ses opposants. Mais je pense que la porte entre l'UE et Cuba ne doit pas être maintenue fermée. Je ne crois pas que ce gouvernement puisse libérer de lui-même les gens qu'il a emprisonés. Il est donc nécessaire d'avoir sur place une présence politique, diplomatique, journalistique et parlementaire afin de trouver une solution pour ces personnes qui meurent en prison. »

C'était Raul Rivero, poète, journaliste et dissident cubain, à Prague ces jours-ci à l'occasion de la parution de son livre, Preuves de contact, en tchèque et du vernissage d'une exposition consacrée à Cuba dans le café-librairie Krasny ztraty, 10 rue Naprstkova.