L'attaque terroriste contre l'école de Beslan en Ossétie du Nord a provoqué une vive réaction en République tchèque. Depuis quelques jours, les Tchèques regardent, sidérés, les écrans de télévision qui apportent le témoignage de ce qui a été un véritable massacre des innocents. On se rend compte que cette fois-ci, il s'agit non seulement d'un crime particulièrement odieux, mais aussi d'une agression tout à fait exceptionnelle, car en s'attaquant aux enfants, les terroristes ont transgressé le dernier grand tabou. On se demande avec angoisse quel sera le bilan définitif de cette tragédie car le nombre de victimes ne cesse d'augmenter.
La République tchèque a offert une aide aux victimes du massacre. Le Premier ministre Stanislav Gross a chargé les ministres des Affaires étrangères, de la Santé et de l'Intérieur, de chercher des possibilités pour aider les personnes frappées par cette terrible épreuve. Selon le ministre des AE Cyril Svoboda, on a l'intention de proposer aux familles ayant survécu à la tragédie des séjours de réhabilitation dans des établissements tchèques, ainsi qu'une aide financière. D'après une déclaration de la porte-parole du gouvernement tchèque, Vera Duskova, on attendait, ce week-end, la réaction du gouvernement russe, et d'éventuelles précisions sur le genre d'aide dont il aurait besoin.
L'enterrement d'enfant de Beslan, photo: CTK
Parmi de nombreuses réactions des hommes politiques tchèques, on a remarqué celle du Président Vaclav Klaus. Selon ce dernier, la tragédie en Ossétie du Nord est un tournant important. Vaclav Klaus espère que le monde réalisera maintenant qu'il faut faire quelque chose contre le terrorisme : "Il ne suffit pas de punir ceux qui ont commis ces crimes, mais le monde doit analyser aussi les causes du terrorisme, parce que si l'on veut agir contre ces phénomènes, c'est probablement la seule voie possible ..." Le terrorisme, d'après le Président tchèque, n'est pas une chose abstraite, mais il y a des terroristes concrets qui ne peuvent exister et agir que dans des situations et des conditions concrètes. Vaclav Klaus estime que les mesures contre le terrorisme qu'on prendra maintenant, limiteront la liberté des gens, on sera de plus en plus contrôlé par des caméras et d'autres systèmes de sécurité. Selon Vaclav Klaus c'est un "prix terrible" qu'il faut payer, mais les mesures adoptées devraient, selon lui, être raisonnables.
De même l'opposition tchèque, représentée par le chef du Parti civique démocrate Mirek Topolanek, a condamné cet acte terroriste et s'est prononcée pour l'aide aux victimes. "Je vais demander à ce que nous soyons beaucoup plus engagés dans la lutte contre le terrorisme afin d'éviter que des tragédies semblables ne se répètent à l'avenir," a déclaré le chef du Parti civique démocrate pour la radio.