Recherche difficile d’une coalition à la mairie de Prague

Trois semaines après la tenue des élections municipales en République tchèque, on connaît la composition d’une grande partie des coalitions qui ont été formées à partir des résultats issus de ces élections. Les yeux sont tournés maintenant, notamment, vers Prague où les délibérations sont houleuses et apparemment plus difficiles qu’ailleurs.

La municipalité de Prague | Photo: Kristýna Maková,  Radio Prague International
Ce sont les deux partis de droite, en tête de liste à Prague, le parti TOP 09 de Karel Schwarzenberg, vainqueur des élections locales, et le Parti civique démocrate (ODS) de Petr Nečas, en deuxième position, qui trouvent péniblement un langage en commun. Une véritable rupture est survenue mardi, lorsque TOP 09 a accusé l’ODS d’agir à Prague au profit des lobbies du milieu de l’entreprise.

Aujourd’hui, les fiançailles des deux partis qui ont l’ambition, l’un et l’autre, de devenir le leader de la droite tchèque, reprennent prudemment, mais de plus belle. Jeudi, Bohuslav Svoboda, candidat présumé de l’ODS au poste de maire de Prague, a annoncé que son parti poursuivrait désormais des pourparlers, exclusivement avec le parti TOP 09 :

Bohuslav Svoboda
« Nous avons obtenu, en dépit de graves réserves et objections, en dépit des craintes concernant l’évolution future, que nos pourparlers avec le parti TOP 09 se poursuivent, comme nous l’avions initialement prévu. »

L’éventualité d’une grande coalition à Prague entre l’ODS et le Parti social-démocrate demeure pourtant toujours bien réelle. Alternative qui paraît plaire au président de la République Václav Klaus et qui ne comprend pas pourquoi faire autant de bruit sur ce sujet, « comme si le monde devait s’écrouler et le ciel éclater » :

Karel Schwarzenberg et Zdeněk Tůma,  photo: CTK
« De telles grandes alliances ont été créées aussi ailleurs, notamment dans les trois plus grandes villes après Prague : Brno, Plzeň et Ostrava ».

Cette variante écarterait le vainqueur des élections municipales à Prague Top 09 et son candidat au poste de maire de Prague, le populaire Zdeněk Tůma, ancien directeur général de la Banque nationale. Elle est critiquée non seulement par ses dirigeants, mais elle est mal vue, aussi, par la direction du CSSD. Son chef intérimaire, Bohuslav Sobotka :

Bohuslav Sobotka,  photo: CTK
« Une coalition avec l’ODS à Prague porterait préjudice à la bonne renommée du Parti social-démocrate, voilà pourquoi je préfère qu’il soit à la mairie dans l’opposition ».

Au niveau de toute la république, on voit s’imposer, outre des grandes coalitions, des coalitions très variées dans lesquelles les petites formations locales sont souvent impliquées. Le succès de ces dernières lors des récentes élections communales a d’ailleurs été un phénomène marquant de ces élections.