Rencontre avec un ancien de Radio Canada

Ronald Tremblay

Ronald Tremblay vit à Edmonton, il a autrefois travaillé à Radio Canada. Il y a de cela plusieurs années, il était déjà passé à Radio Prague, et lors de sa visite cette semaine à Prague, treize ans plus tard, il nous a de nouveau contactés. Nous avons profité de l'occasion pour lui demander, entre autres, ce qui l'avait frappé plus de dix ans après.

« J'ai trouvé ça quelque peu différent, mais je me suis retrouvé. Mais je trouve qu'on a adopté une américanisation, ou plutôt une globalisation, du lieu. Il y a beaucoup plus de commerces qu'en 1994 quand je suis passé. Ma crainte c'était de retrouver l'endroit à un point que ça ressemble à Munich ou Paris. Non, ça a quand même ses particularités. Je suis toujours étonné par Prague, ça fait deux fois que je viens ici. Je ne dis pas ça que pour vous, je le disais déjà avant, c'est pour moi la plus belle ville du monde. »

Vous disiez que vous étiez un ancien de Radio Canada, vous êtes donc un collègue. Que pensez-vous de l'évolution de la radio à l'heure actuelle. Aujourd'hui, la radio passe certes par les ondes, mais Internet joue un grand rôle, Radio Prague en est aussi la preuve. Comment voyez-vous cette évolution en tant qu'ancien de la radio ?

« Mon discours va paraître plus vieux que mon âge, non pas que je sois si âgé que cela, mais j'ai une mentalité un peu vieillotte en ce qui concerne la radio. Lorsque la courbe technologique s'est prononcée à la fin des années 1990, c'est là où je me suis désintéressé de l'aspect technique de la chose. Je trouve que l'ère des communications va en s'accélérant et appartient beaucoup plus à la jeune génération qu'aux gens de la cinquantaine-soixantaine même s'il y en a qui s'en tirent merveilleusement bien. Mais je vois qu'il y en a qui sont à bout de souffle. Mais les jeunes s'adaptent rapidement, sont comme des éponges, vous avez le temps d'absorber toute cette technique. Les jeunes ne sont pas distraits par cela, ils vont de l'avant.

Quand j'étais à Radio Canada, au début, j'étais réalisateur et annonceur, mais surtout réalisateur et coordinateur d'événements spéciaux. A l'époque, on avait une équipe de soutien, on n'avait pas à se préoccuper tellement de la technique car on avait un technicien qui s'en occupait, ou un assistant. Et on avait des annonceurs. Ca nous donnait du temps pour planifier plus de choses. Il existe encore des réalisateurs au Canada, mais avec les nouvelles technologies, ils doivent sans doute parvenir à tout faire grâce à celles-ci mais peut-être ont-ils une vision moins large de leur travail. Ils ne peuvent pas s'étendre autant qu'on pouvait le faire dans le temps. Moi je suis une personne de papier et de crayon, on ne le voit pas sur les ondes, mais j'ai toujours mon éternel calepin. J'aime bien le contact avec le papier. Mon job au Canada ça a beaucoup été de travailler avec de jeunes auteurs-compositeurs, donc je leur suggérais toujours d'apporter quelque chose pour écrire. L'écriture, quelque part, c'est thérapeutique. »

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans la prochaine rubrique du courrier des auditeurs.