Retour sur le festival des écrivains
Jeudi 5 juin dernier s’est terminée la 18e édition du festival des écrivains à Prague. L’âge de la majorité donc pour ce festival qui a accueilli cette année encore de grands noms de la littérature mondiale et tchèque comme l’américain Paul Auster, le britannique d’origine pakistanaise Tariq Ali ou les écrivains tchèques Ivan Klima et Petr Kral. Guillaume Basset, un des organisateurs du festival, nous a donné un petit bilan de cette édition 2008 :
Guillaume, vous travaillez pour l’organisation du festival des écrivains à Prague. Pouvez-vous nous faire un petit bilan de cette édition 2008 ?
« C’est assez facile nous avons cette année choisi le thème de 1968. Nous ne pouvions évidemment pas l’éviter. Nous avons eu donc plusieurs rencontres qui ont été toutes très intéressantes, avec des auteurs qui venaient vraiment de tous les coins du monde et des lectures très intéressantes avec un public qui a vraiment apprécié les lectures et l’humanité –je tiens à souligner celà- l’humanité de tous les nos auteurs.
Vous avez donc choisi le thème de 1968 qui était effectivement incontournable cette année. Le sous-titre de l’édition était « le rire et l’oubli », où la référence à Kundera est évidente. Est-ce que vous avez essayé de l’inviter ?
« Oui, comme tout le monde je pense. Tout le monde essaye de l’inviter, et comme tout le monde, nous avons échoué évidemment. Mais pour nos auteurs tchèques, nous avons eu la chance d’avoir réuni, pour une discution commune autour de la Tchécoslovaquie Ivan Klima, Ludvik Vaculik, et Antonin Liehm ».
Sur le thème de 1968, il y avait des auteurs qui venaient du monde entier. Le lien avec 1968 n’était pas évident pour tout le monde, je pense par exemple à Paul Auster, comment se sont-ils rattachés à ce thème-là ?« Il faut comprende que notre festival a deux vocations : la vocation de conversation, c’est-à-dire que l’on choisit un thème et on le développe avec une idée, une explication, une réflexion philosophique et littéraire, et la présentation au public tchèque d’auteurs qu’ils ne connaissent pas forcément ou qu’ils ont envie de rencontrer ou d’écouter lire. Paul Auster s’est rattaché très naturellement à ce mouvement-là, à la fois évidemment parce qu’il est une star incontournable, mais aussi parce que 68 n’est pas un élément inexistant pour lui. Il a été actif, à New-York, à Colombia. A l’Université de Colombia, il faisait partie des grands activistes. Certes, nous avons plutôt Tariq Ali par exemple qui a été un des grands leaders de 68 de manière générale. Il avait quand même écrit « Street fighting man » lors de la démonstration de l’ambassade américaine à Londres.
Mais tous nos auteurs ont vécu humainement 68 en général. Donc ils y sont rattachés de par leur vécu, complètement, même si certains n’ont pas été de grands leaders activistes. On n’a pas que des Vaculik et des Klima. Donc cela s’est fait très naturellement, ils avaient tous leur propre vécu à donner. »Comment se présente l’édition de l’année prochaine, en avez-vous déjà choisi le thème ?
« Pour le thème, il est actuellement en élaboration. Nous avons déjà invité quelques auteurs. Nous avons effectiement réinvité Kundera par exemple ; nous ne désespérons pas de l’avoir un jour. Ce serait assez génial, y compris pour nous, mais de manière générale pour la République tchèque. Nous tournons autour du thème actuellement de « l’art du conteur » ou quelque chose comme celà. C’est encore en finition. Pour les auteurs, nous aurons peut-être des auteurs francophones et je peux vous le dire, même si je ne donnerai pas de noms, que nous aurons déjà un ou deux prix Nobel de la littérature. »