Retour sur le festival Printemps de Prague

Eliahu Inbal et la soprano Adrienna Miksch, photo: CTK

Le 64e festival international de musique Printemps de Prague touche à sa fin. Le dernier concert, ce mercredi, était réservé à la Philharmonie tchèque et au chef d’orchestre Eliahu Inbal. Un geste symbolique car le chef israélien assumera, à partir de cet automne, la direction musicale de cet orchestre, la meilleure formation symphonique du pays. Avec la VIIIe symphonie et le Te Deum au programme, le concert était un hommage à Antonín Dvořák.

Eliahu Inbal et la soprano Adrienna Miksch,  photo: CTK
Le dernier jour du festival est une occasion de jeter un coup d’œil en arrière et de rappeler les plus grands moments de cette opulente fête de la musique dont le programme a été composé d’une soixantaine de concerts. Le public de Prague n’est pas prêt d’oublier les prestations du ténor Juan Diego Flores, du baryton Thomas Hampson et de la violoniste Anne-Sophie Mutter. Parmi les concerts exceptionnels, il faut aussi citer ceux de la Philharmonie de Dresde placée sous la baguette de Kurt Masur et de l’Orchestre symphonique de Hambourg dirigé par Christoph von Dohnanyi, ainsi que le concert de l’orchestre Prague Philharmonia sous la direction de Jiří Bělohlávek. Selon ce dernier, sa prestation au festival a été l’occasion d’évoquer plusieurs anniversaires importants:

Dagmar Pecková et Jiří Bělohlávek,  photo: CTK
«La dramaturgie de chaque concert est toujours le résultat d’un accord entre les organisateurs et les artistes. J’ai évidemment apprécié l’intention du Printemps de Prague de souligner l’importance de l’anniversaire de Joseph Haydn. Le deuxième auteur dont un anniversaire tombe cette année est Petr Eben. Sa composition ‘Le Nocturne de Prague’, dédiée au festival de Salzbourg, fait partie intégrante du répertoire du Prague Philharmonia et sa présentation est un hommage que nous rendons à ce compositeur disparu à l’occasion du 80e anniversaire de sa naissance.»

Au programme de ce concert très applaudi figuraient aussi «Niponari», un cycle de mélodies de Bohuslav Martinů interprété par la mezzo-soprano Dagmar Pecková. L’œuvre de Martinů a d’ailleurs été le dénominateur commun de beaucoup de manifestations du festival, et pour cause puisque cette année est marquée par le 50e anniversaire de la mort de ce grand compositeur tchèque. C’est dans le cadre du festival qu’a été ouverte au Musée tchèque de la musique à Prague l’exposition « Le phénomène Martinů ». Selon son commissaire, Taťána Součková, l’exposition met l’accent sur les inspirations théâtrales du compositeur:

«Martinů était un auteur qui composait beaucoup pour la scène, pour le théâtre. Il a écrit 14 ballets et 14 opéras. Et, évidemment, il imaginait les mises en scène de ces œuvres. Nous nous sommes donc concentrés sur les oeuvres théâtrales de Martinů et exposons des projets scéniques, des maquettes, des costumes mais aussi des tableaux.»

Ces tableaux, qui font partie des collections de la Galerie nationale, ont été créés par des amis que Bohuslav Martinů fréquentait surtout à Paris. Il s’agit de quelques-uns des meilleurs peintres tchèques du XXe siècle, Jan Zrzavý, Josef Šíma, Alén Diviš et d’autres encore. L’exposition fait partie du Printemps de Prague, et bien que le festival soit maintenant terminé, elle restera ouverte au public jusqu’au 26 octobre.