Rétro 2010 (3e partie)

Tomáš Berdych, photo: Christian Mesiano, Creative Commons 2.0
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Troisième partie de la rétrospective de l’année sportive 2010 en République tchèque : la semaine dernière, nous étions revenus notamment sur le titre de champions du monde des hockeyeurs ou encore sur le grand succès du marathon de Prague. Pour cette fois, nous allons commencer avec du tennis et les exploits de Tomáš Berdych à Roland Garros et plus encore à Wimbledon.

Tomáš Berdych,  photo: Christian Mesiano,  Creative Commons 2.0
Dix-huit ans après Petr Korda, il n’y a pas eu de nouveau Tchèque en finale du simple messieurs des Internationaux de France de tennis. Après avoir pourtant mené deux manches à une, Tomáš Berdych a finalement été battu en cinq sets (3-6, 6-3, 7-5, 3-6, 3-6) par le Suédois Robin Söderling en demi-finale à Roland Garros. Dans un match longtemps équilibré, le Tchèque a tenu la dragée haute à Söderling pendant les quatre premiers sets avant de finalement craquer physiquement dans le cinquième. Mais Tomáš Berdych estimait que le tournant du match se situait ailleurs :

« Ma grande erreur a surtout été de perdre mon service dans le premier set. Il y a eu quelques balles sur lesquelles j’ai fait des fautes faciles. J’ai offert ce break à Söderling et il ne lui en fallait pas plus pour remporter le premier set. Si je n’avais perdu ce jeu et ce set, le match aurait été complètement différent. Bien sûr, j’ai gagné les deux sets suivants et je pense que le match aurait pu se poursuivre selon le scénario de mes matchs précédents. Malheureusement les choses se sont passées différemment, mais ça s’est joué seulement sur quelques balles. »

Sur sa lancée de Roland Garros, Tomáš Berdych fait encore mieux à Wimbledon un mois plus tard. Malgré sa défaite en trois sets contre Rafael Nadal, Tomáš Berdych réalise la meilleure performance de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem en disputant la finale sur le prestigieux gazon londonien. Une performance qui lui permet d’intégrer les dix premières places du classement mondial et de disputer le Masters en fin de saison, malgré des derniers résultats décevants.

Pour le tennis tchèque, l’année 2010 a également été marquée par la demi-finale de la prometteuse Petra Kvitová à Wimbledon et l’élimination douloureuse en demi-finales de la Coupe Davis par la Serbie de Novak Djokovic, futur vainqueur de l’épreuve. Dans la chaude ambiance de Belgrade, les Tchèques étaient pourtant en bonne posture, puisqu’ils menaient 2 points à 1 à l’issue du double. Mais avoir perdu les deux derniers matchs de simple, Tomáš Berdych et Radek Štěpánek s’inclinent finalement (2-3). Ils ne disputent donc pas leur deuxième finale de Coupe Davis d’affilée.


Petr Čech | Photo: Filip Jandourek,  ČRo
Loin des performances de Tomáš Berdych à Paris et à Londres, la Coupe du monde de football bat son plein en Afrique du Sud en juin et juillet. Une compétition dont la République tchèque est logiquement absente suite à une désastreuse campagne de qualification. 2010 aura donc été une bien triste année pour le football tchèque, tant au niveau de la sélection que des clubs. En septembre, l’équipe de République tchèque, en pleine reconstruction, entame même de la pire des manières les éliminatoires pour le championnat d’Europe 2012. Devant leur public, Petr Čech, Tomáš Rosický et leurs partenaires sont battus (0-1) par la Lituanie. Avant la rencontre, le gardien Petr Čech avait reconnu, dans un très bon français, que la transition et le renouvellement de générations en équipe nationale après le départ des Nedvěd, Koller et autres Poborský étaient plus compliqués que prévu :

« Personnellement, je pensais que ce serait difficile, mais pas autant que ça ne l’a été. Il y avait des joueurs qui avaient déjà joué pour l’équipe nationale, et je pensais que cette expérience les aiderait à s’adapter très vite. Mais c’est toujours difficile de remplacer trois ou quatre leaders qui partent en même temps. Après il faut apprendre aux jeunes à être à leur tour des leaders sur le terrain. Tout cela nous a pris du temps. Mais je pense, j’espère qu’on est maintenant sur la bonne voie. »

Finalement, en venant difficilement à bout de l’Ecosse (1-0), puis en battant le Liechtenstein (2-0), les Tchèques ont quand même conservé le droit de rêver à une qualification pour l’Euro 2012. Mais pour espérer terminer au moins à la deuxième place de leur groupe, classement synonyme de barrage, la Reprezentace devra sans doute réussir un bon résultat contre l’Espagne, championne du monde et d’Europe en titre. En mars prochain, les Tchèques se déplaceront en Espagne. Une mission quasi-impossible les y attend là-bas, Petr Čech n’en est pas moins ravi de la présence de cet adversaire de prestige dans le groupe des Tchèques :

« Pour moi, c’est magnifique. Mais ça l’est aussi pour les supporters et tout le monde. C’est l’équipe championne d’Europe et championne du monde en titre avec de grands joueurs. Pour nous, ce sera un très bon test qui nous permettra de nous situer. Bien sûr, on ne s’attend pas à prendre six points contre eux. Mais un bon résultat contre l’Espagne pourrait nous donner une autre dimension au niveau de la confiance. Un truc exceptionnel pourrait nous servir pour le reste des qualifications. Evidemment, c’est clair dans nos têtes : on sait que l’Espagne sera première du groupe et que nous et les autres suivrons. Mais on va quand même disputer ces deux matchs contre l’Espagne avec la volonté de prendre des points. »

Ces deux matchs contre l’Espagne constitueront donc quelques-uns des temps forts de l’année sportive en République tchèque en 2011. Avant cela, la semaine prochaine, nous reviendrons encore une dernière fois sur le reste de l’année 2010, marqué notamment par le titre de vice-championnes du monde des basketteuses.