Foot – Euro 2012 : en Espagne, le roseau tchèque a plié et a rompu

Jan Rezek, photo: CTK

Il n’y a pas eu de miracle. Même si elle a mené au score jusqu’à la 69e minute grâce à un but de Jaroslav Plašil inscrit en première mi-temps, l’équipe de République tchèque de football a été finalement logiquement battue par l’Espagne (1-2), vendredi soir, à Grenade, à l’occasion de son quatrième match de qualification pour l’Euro 2012. Accrocheurs, courageux, bien organisés défensivement, mais limités techniquement et largement dominés par les champions du monde, les partenaires de Petr Čech et Tomáš Rosický ont longtemps résisté avant de craquer en deuxième mi-temps. Deux buts de David Villa en l’espace de quatre minutes leur ont été fatals.

Jan Rezek,  photo: CTK
On s’y attendait, mais c’est désormais une quasi-certitude : derrière l’Espagne, largement en tête et à laquelle la première place du groupe I est promise, les Tchèques devront lutter pour la deuxième place synonyme de barrage s’ils veulent conserver une chance de se qualifier pour le championnat d’Europe en Pologne et en Ukraine.

Le roseau a plié, plié, encore plié… et a bien rompu. Jusqu’à vingt minutes du coup de sifflet final, les Tchèques ont cru l’exploit possible. Jusqu’à la 69e minute, plus précisément, et jusqu’au premier des deux buts de David Villa. Sur l’égalisation, superbe, l’attaquant espagnol s’est d’abord débarrassé de deux défenseurs tchèques à l’entrée de la surface avant d’enchaîner avec une frappe du gauche qui a laissé Petr Čech (enfin) impuissant. Puis, quatre minutes plus tard, David Villa, toujours lui, a achevé de transpercer la muraille dressée par les Tchèques et définitivement sorti les champions du monde du piège en se chargeant de la transformation d’un penalty obtenu suite à un tacle inutile et maladroit de Jan Rezek.

« Un tir depuis leurs pays »

Jaroslav Plašil avait trouvé le chemin des filets de Casillas,  photo: CTK
Bien avant cela, à la 29e minute, ce sont les Tchèques qui avaient ouvert le score à la stupeur générale. D’une frappe à ras de terre de trente mètres plein axe, « venue de leur pays » comme s’en amusa David Villa à l’issue de la partie, Jaroslav Plašil avait trouvé le chemin des filets de Casillas. Contre le cours du jeu, s’il est besoin de le préciser. Car les Tchèques ont marqué sur leur unique frappe au but pendant quatre-vingt-dix minutes. Une statistique qui, à elle seule, donne une idée plus juste de l’extrême domination espagnole et du fossé, du gouffre même diront certains, qui existait les deux équipes vendredi.

Pour autant, tout cela n’enlève rien au fait que les Tchèques, qui se sont battu avec les armes et les meilleurs joueurs dont ils disposent actuellement, ont cru en leurs chances jusqu’au bout. Et c’est ce qui expliquait l’abattement de leur capitaine Tomáš Rosický à la sortie de la douche et au moment de l’analyse :

Il ne nous a pas manqué grand-chose pour accrocher le point du match nul,  photo: CTK
« Il ne nous a pas manqué grand-chose pour accrocher le point du match nul. Nous nous sommes efforcés de rester le plus regroupés possible, de resserrer les lignes au maximum pour empêcher les Espagnols de se mettre en position de frappe. A l’exception du tout début de match, nous y sommes parvenus pendant longtemps, jusqu’aux deux buts. C’est dommage de les avoir encaissés coup sur coup. Nous étions très déçus dans le vestiaire à la fin du match, même s’il faut reconnaître que nous avons perdu contre une superbe équipe. Nous avons néanmoins contraint les Espagnols à puiser dans leurs réserves, et c’est pourquoi c’est dommage de ne pas avoir obtenu un meilleur résultat. »

Comme Tomáš Rosický, le sélectionneur tchèque, Michal Bílek, a regretté le résultat et le scénario de la rencontre, estimant que son équipe aurait mérité mieux que cette courte défaite contre les champions d’Europe et du monde en titre. Mais c’est oublié que si les Tchèques ont pu rester au contact des Espagnols jusqu’au coup de sifflet final, ils l’ont dû, outre leur performance défensive parfois héroïque et la maladresse ou le manque de réussite des Espagnols en certaines occasions, d’abord à leur gardien. Impeccable dans son but, Petr Čech a longtemps retardé l’échéance avec ses parades déterminantes. Et malgré la défaite, Petr Čech retenait d’abord le positif de la confrontation avec l’Espagne :

Petr Čech et Iker Casillas,  photo: CTK
« Nous avons donné le maximum : chacun d’entre-nous a joué à la limite de ses possibilités contre la meilleure équipe du monde, et nous avons failli lui prendre un point. Les Espagnols n’ont été sûrs de leur victoire que lorsque l’arbitre a sifflé la fin du match. Je pense que c’est très positif. Ce match a montré que nous pouvions croire à la qualification. Hormis le match retour chez nous contre l’Espagne, nous n’aurons plus d’adversaire aussi difficile à affronter. L’important maintenant est de nous concentrer sur le match contre le Lichtenstein, car nous avons absolument besoin des trois points. »

Après l’Espagne, place donc à la réception du Lichtenstein, mardi, à České Budějovice, en Bohême du Sud. En l’espace de quelques jours, les Tchèques passent d’un extrême à l’autre : de la meilleure à l’une des faibles équipes au monde. Et les trois points de la victoire leur sont effectivement indispensables pour conserver leur deuxième place provisoire dans le groupe I. Avec un total de six points en quatre matchs, pour deux victoires et deux défaites, les Tchèques possèdent six points de retard sur l’Espagne, largement en tête, mais en conservent deux sur l’Ecosse et la Lituanie (cette dernière a toutefois disputé un match de moins). Une victoire contre le Lichtenstein permettrait donc aux Tchèques d’aborder leurs trois derniers matchs éliminatoires, en Ecosse en septembre, puis contre l’Espagne à Prague et enfin en Lituanie en octobre, avec leur destin entre leurs mains. Du moins pour la deuxième place du groupe… Car la première place, et pas seulement celle du groupe de qualification, comme l’a encore confirmé le match de vendredi, appartient bien aux champions du monde espagnols.

Tennis – Masters de Miami : s’il n’en reste qu’un…

Radek Štěpánek,  photo: CTK
Il ne reste plus qu’un seul joueur tchèque en lice au Masters de Miami, qui appartient à la catégorie des Masters 1000, deuxième catégorie de tournois la plus importante après les quatre épreuves du Grand Chelem.. Vainqueur de l’Espagnol Ruben Ramirez Hidalgo (94e mondial) en trois sets (6-1, 6-7, 6-0), Tomáš Berdych s’est qualifié pour le 3e tour de ce qui s’appelait avant le tournoi de Key Biscayne. Finaliste la saison dernière, Tomáš Berdych y affrontera un autre adversaire largement dans ses cordes, l’Argentin Carlos Berlocq (72e mondial). C’est fini en revanche pour Radek Štěpánek, logiquement dominé en deux sets (3-6, 3-6) par le Suisse Roger Federer.

Dans le tableau féminin, les quatre dernières joueuses tchèques ont été sorties au 3e tour, la plus grande déception étant la nouvelle élimination prématurée de Petra Kvitová. Tête de série n° 12 à Miami, la demi-finaliste de l’Open d’Australie en début de saison a été battue par la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (21e mondiale) en trois sets (4-6, 7-6, 0-6). Les filles tchèques ont donc désormais tout le loisir de se préparer à leur déplacement en Belgique, les 16 et 17 avril prochains, pour les demi-finales de la Fed Cup.