Révolution de Velours et Révolution du Jasmin

Egypte, photo: CTK

Le soulèvement populaire en Egypte continue de susciter l’intérêt de la presse tchèque ce mardi. Le quotidien Mladá Fronta Dnes n’hésite pas à qualifier la place Tahrir de « Place Venceslas Cairote ». La plupart des commentateurs doutent néanmoins d’une issue démocratique de la révolution du Jasmin, contrairement à ce qui s’est passé suite à la Révolution de Velours.

Hosni Mubarak,  photo: CTK
Selon Jan Fingerland de Hospodářské noviny, la chute de Hosni Mubarak ne devrait pas conduire à une chute du régime en Egypte. Il rappelle que l’armée, dont est issu Moubarak, est au cœur du pouvoir égyptien et qu’il serait illusoire de croire à un scénario à la tunisienne où l’armée n’était pas aussi ancrée dans la société.

Zbyněk Petráček dans Lidové noviny rappelle les réactions qui avaient suivi la révolution iranienne de 1979. Il cite les médias américains qui posent la question suivante : « Alors que nous considérons aujourd’hui comme une erreur historique les commentaires saluant la chute du Shah, ne serait-ce pas une erreur semblable de saluer le départ de Mubarak ? » Il souligne l’absence d’une opposition politique crédible en Egypte. Il cite les « frères musulmans » mais rappelle que ceux-ci sont affaiblis par la répression du régime et ne constituent pas une force susceptible de gouverner.

Egypte,  photo: CTK
Sous un tout autre angle enfin, Petr Uhl, du quotidien Právo, pense que la révolution pourrait même profiter aux citoyens tchèques qui craignent l’Islam. Il rappelle, en effet, que Ben Ali et Mubarak agitaient l’épouvantail de l’islamisme fondamentaliste pour conforter leur pouvoir. Il dénonce également la posture de la droite européenne qui favoriserait la « stabilité anti-démocratique » aux dépens de la liberté et des droits de l’homme.