Richard Graber, ambassadeur américain à Prague : « Nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide contre les Russes »
Le projet d'un bouclier anti-missile américain basé en Europe fait couler beaucoup d'encre. Washington a officiellement demandé à la République tchèque d'héberger sur son territoire les radars indispensables au fonctionnement du système. Le gouvernement tchèque vient d'indiquer qu'il donnerait une réponse définitive à la fin du mois. Richard Graber, l'ambassadeur américain à Prague, a expliqué au micro de Radio Prague quel était l'objectif de ce bouclier anti-missile :
« En quelques mots, il s'agit ici de la sécurité non seulement de la République tchèque, mais aussi de celle des Etats-Unis et de l'Europe dans son ensemble. Nous vivons dans un monde difficile. Nous sentons les menaces potentielles de pays comme l'Iran et la Corée du nord, et les Etats-Unis pensent qu'il est très très important d'installer ces bases. »
« Je pense que le système dont nous parlons est destiné en premier lieu à se défendre contre des menaces venant du Moyen-Orient. L'Iran représente évidemment l'une de ces menaces, et même si l'Iran n'est pas prêt aujourd'hui, il est important de prévoir l'avenir et de s'assurer contre les mauvaises choses qui pourraient se produire. »
Les gens qui habitent à proximité du terrain où pourraient être installés les radars ne sont pas très enthousiastes et dans l'ensemble défavorables au projet. Une question de temps, selon le représentant du gouvernement américain à Prague :
« Il est important de comprendre que nous n'en sommes qu'au début du processus. Les discussions ne vont que commencer entre la République tchèque et les Etat-Unis. Cela devrait durer de nombreux mois et tous les problèmes vont être abordés, les problèmes comme l'environnement, la santé, les conséquences sur la vie quotidienne : est-ce que ma télévision et mon téléphone portable vont continuer à fonctionner. Les réponses seront très claires. En bref, nous pouvons déjà dire que les expériences précédentes ont montré qu'il n'y avait aucun impact sur la santé, et que la vie continue normalement, la télévision et les portables marchent, et l'environnement sera une priorité importante lors de l'installation de la base. »
« En ce qui concerne l'augmentation des risques d'attaques terroristes, je n'y crois pas. Quand les Tchèques ont décidé de rejoindre l'Otan, ou quand ils ont décidé de rejoindre les Etats-Unis et leurs alliés dans la guerre contre le terrorisme en Irak, en Aghanistan et ailleurs, les Tchèques ont assumé les risques. Installer une petite base de radar en République tchèque ne va pas augmenter ces risques. »
Le projet américain ne plaît guère aux Russes, qui ont vivement réagi et menacé de pointer leurs missiles en direction des pays dans lesquels le système anti-missile sera installé.
« Nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide contre les Russes. Nous voulons coopérer avec les Russes autant que faire se peut. Avec tout le respect que je leur dois, je pense que les récentes déclarations ont été quelque peu malheureuses. Notre pays a eu des dizaines de discussions avec les Russes en ce qui concerne ce projet de système anti-missile, qui n'est en aucun cas dirigé contre les Russes. Il n'y a pas lieu dans le monde d'aujourd'hui de parler de pointer des missiles sur la République tchèque et la Pologne. Nous continuerons de discuter avec les Russes, dans des termes plus respectueux et moins conflictuels.»