Rugby : entretien avec Jean-Baptiste Soucek, pilier français du XV tchèque (2nde partie)

Jean-Baptiste Soucek, photo: www.rugby.cz
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Jean-Baptiste Soucek, a fêté, samedi, sa deuxième sélection sous le maillot de l'équipe nationale tchèque de rugby. A 33 ans, le pilier français, après une honorable carrière dans l'élite hexagonale sous les couleurs d'Auch, dans le Gers, retrouve ainsi une partie de ses origines, celles d'un petit-fils d'émigré morave. Avant la rencontre, samedi, opposant le XV tchèque, dirigé par l'entraîneur français Christian Galonnier, à la Russie, Guillaume Narguet est donc allé à la rencontre de Jean-Baptiste Soucek pour qu'il nous raconte son histoire peu banale. La première partie de l'entretien a été diffusée dans la rubrique sportive. En voici donc, comme promis, la seconde partie :

-Pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre famille et votre grand-père tchèque qui a émigré en France ?

« Mon grand-père, Karel Soucek, est né à Brno. Il a quitté le pays à l'âge de dix-huit ans après avoir fait son service militaire. Mon père et ses frères et soeurs sont arrivés en France. Mon grand-père n'est jamais retourné au pays et nous n'avons jamais eu de nouvelles de la famille. C'est un petit peu dommage, mais quelque part, ses fils et mon père sont très heureux que je puisse porter le maillot de la République tchèque. C'est un honneur pour la famille et moi je suis content vis-à-vis de mon grand-père. »

-Peut-on donc dire que porter le maillot tchèque est pour vous avant tout un geste familial ?

« Oui, c'est un geste familial, mais c'est aussi un plaisir pour moi-même. Vous savez, j'ai commencé un peu tard le rugby et j'espérais peut-être accrocher « quelque chose » un jour. J'aurais aimé pousser encore un peu plus loin, mais bon, il y avait l'âge et puis le problème est que nous n'étions pas professionnels à Auch. Du coup, j'ai réfléchi un peu et ça m'a poussé à lever le pied et à partir d'Auch pour Miélan, en Fédérale 2. Aujourd'hui, je considère donc un peu cette aventure tchèque comme une récompense, je me dis que c'est à faire et que c'est sympa de voir qu'ailleurs on joue aussi au rugby, et bien en plus. »

-Que saviez-vous du rugby tchèque avant de venir ?

« Je savais que le rugby tchèque existait, mais je ne pensais pas trouver autant de gabarits et de qualités individuelles chez certains joueurs. Cela prouve bien que le rugby est un sport mondial. »

-Maintenant que vous êtes ici, avez-vous l'intention de partir à la recherche de vos racines et des membres de votre famille qui sont restés au pays ?

« Oui, j'ai envie de pousser un peu, de voir ce qu'il y a à Brno et de visiter la ville. Je devais y aller la semaine dernière, mais nous n'avons pas eu de chance, nous sommes restés bloqués deux heures sur l'autoroute à cause d'un carambolage et du coup nous sommes revenus sur Prague. Mais ce n'est que partie remise, je compte bien y retourner et éventuellement faire quelques recherches au niveau des Soucek, puisque apparemment il n'y a que de ça à Brno (rires)... »