Sandra Le Dréan : « De meilleurs résultats en Euroligue pour être satisfaite à 100 % de mon aventure pragoise »

Sandra Le Dréan, photo: www.uskbasketbal.cz

Fin novembre, nous avions diffusé un extrait d’un entretien réalisé avec Sandra Le Dréan, l’ancienne internationale française de basket qui évolue pour la troisième saison consécutive à l’USK Prague. Nous l’avions rencontrée à l’issue de la victoire pragoise contre les Françaises d’Union Hainaut (anciennement Valenciennes, son ancien club) en Euroligue. Depuis, Sandra Le Dréan s’est blessée à une cheville lors d’un match du championnat tchèque, victime d’une luxation et d’une déchirure des ligaments. Une blessure qui devrait la tenir éloignée des parquets pendant environ trois mois et lui fera manquer les dernières échéances importantes de l’USK Prague en Euroligue. Nous avons quand même choisi de diffuser la suite de cet entretien dans lequel Sandra Le Dréan nous a d’abord fait part de l’émotion qui accompagnait ses retrouvailles avec l’équipe nordiste, une équipe avec laquelle elle a été sacrée deux fois championne d’Europe, deux fois vice-championne d’Europe et cinq fois championne de France. C’est donc un des plus beaux palmarès du basket français, si l’on ajoute son titre de championne d’Europe avec l’équipe de France, qui s’est confié au micro de Radio Prague :

Sandra Le Dréan,  photo: www.uskbasketbal.cz
« C’est sûr que ça reste toujours un moment particulier de jouer contre Valenciennes. C’était surtout une grosse émotion lorsque je suis retournée là-bas en début de saison. Ici, à Prague, un peu moins, ça n’empêche que c’est toujours important pour moi quand on joue contre une équipe française. »

-Un mot sur l’évolution de votre équipe : on sent qu’il y a un palier à franchir, que c’est une étape nécessaire, mais que c’est compliqué…

« C’est vrai que j’ai vraiment envie de franchir un palier en Euroligue cette saison parce que je sens qu’autour du club les gens ont envie de construire, de s’investir et de progresser. Je sais que ça prend du temps mais il faut s’efforcer de s’appuyer sur des matchs comme celui de ce soir pour essayer de faire passer un message. Il faut que l’on soit une véritable équipe. Sans ça, on ne pourra rien faire. Apprendre à jouer ensemble, c’est long, mais une fois que l’on y arrive, c’est super. »

-Comment expliquez-vous que vous parveniez à réaliser de telles prestations comme ce soir contre Union Hainaut ou contre les Espagnoles de Valence, un client sérieux en Euroligue, en début de saison, ou encore contre Brno en championnat tchèque sur son parquet, soit un vrai exploit contre une formation habituée au top niveau européen, et puis qu’à côté de ça, après Valence, vous enchaîniez avec trois défaites consécutives en Euroligue contre des équipes sans doute plus à votre portée, si on laisse de côté les Russes qui sont au-dessus du lot ?

« Je crois que c’est le même problème que celui qu’on a sur le terrain pendant quarante minutes, c’est-à-dire qu’on arrive pas à être constantes. La progression passe par le travail et l’expérience qu’on engrange ensemble. Ca passe par les leçons que l’on tire de nos victoires comme de nos défaites. Que ce soit sur un match, une saison ou une carrière, il faut savoir rester constant dans l’effort. L’équipe a quand même pas mal évolué depuis la saison dernière. Il faut donc qu’on arrive à garder une certaine base pour installer un certain basket dans lequel tout le monde trouve ses repères. Ce n’est pas simple mais la saison est longue. Si on se qualifie pour les huitièmes de finale de l’Euroligue, après tout arriver. J’ai pris l’habitude de prendre les matchs les uns après les autres, comme on dit, sans être trop euphorique après les victoires et inversement après les défaites. On en revient à la constance. »

-On suppose que pour l’USK Prague, sortir du groupe et se qualifier pour la phase finale est un impératif cette saison en Euroligue. Dans le cas contraire, ce serait une grosse déception. Au niveau du championnat tchèque, sentez-vous qu’il est possible d’inquiéter Brno plus que la saison dernière ?

« Pour l’Euroligue, il est certain effectivement qu’une qualification est indispensable. Ca fait quatre ans que l’USK y participe. C’est bien de construire mais à un moment donné, il faut aussi avoir des résultats. Il faut se battre pour ça ! Par rapport à la ligue tchèque, la victoire à Brno a fait beaucoup de bien dans les têtes. Il y avait un complexe. Il ne peut pas en être autrement quand vous perdez quatorze saisons d’affilée à Brno, comme c’était le cas. Dans ces conditions, c’est difficile d’aller jouer là-bas. J’avais connu ça aussi lors de mes premières années à Valenciennes lorsque nous jouions à Bourges. Cette victoire contre Brno nous prouve qu’on est capables de le faire. Maintenant, ce n’était qu’un match. On va être amenées à croiser plusieurs fois Brno cette saison et désormais elles vont nous attendre… Mais si on gagnait le championnat, ce serait vraiment une très belle chose pour le club et tous les gens qui s’y investissent. On va donc y travailler (rires). »

-On ressent très bien votre engagement quand on vous voit évoluer sur le parquet. Vous êtes une joueuse leader de l’équipe. Vous avez donc toutes les raisons d’être satisfaite de votre aventure pragoise.

« Oui, à 100 % ! Ce n’est pas toujours évident parce que j’aimerais qu’on ait de meilleurs résultats en Euroligue et que l’équipe joue mieux. Mais un match comme ce soir… Pour moi, c’est très important de pratiquer un basket collectif et de pouvoir le partager avec les gens. Pour le reste, mon expérience à Prague est géniale ! J’aime toujours autant la ville et les gens ici. »