Sedmihorky
Hruboskalsko fait partie du Paradis tchèque, la plus ancienne région protégée, en République tchèque. Ces lieux cachent de magnifiques rochers en grès et des structures basaltiques. Le hameau de Sedmihorky, situé au bas du plateau Hruboskalske, existait déjà au XVe siècle. En 1841, Le seigneur Lexa de Aehrenthal, propriétaire du domaine, et Antonin Slechta de Lomnice nad Popelkou, fondèrent, en ces lieux une station thermale, pour le traitement de l'anémie. La station disparaît vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale. De nos jours, on trouve un petit château, un hôtel et une auberge, à cet endroit. Sur le sentier de Angr, menant au château de Valdstejn (Wallenstein), il y a des sources thermales ayant apparemment toujours des effets curatifs. Mais, revenons au XVe siècle où se passe notre histoire.
A cette époque, vivait à Sedmihorky un fort beau jeune homme. Solitaire et sans famille, il était retiré dans sa chaumière au bout du hameau. Slavomir, tel était son nom, passait la plupart du temps à chasser du gibier abondant dans les forêts environnantes. Ensuite, il le vendait aux cuisiniers des seigneurs de la région. Un jour, il rencontra une ravissante jeune fille se promenant à cheval, dans la forêt profonde. Pour Slavomir, se fut le coup de foudre. La jeune fille paraissait également intéressée. Elle lui dit qu'elle vivait seule avec sa mère dans un village tout proche, mais qu'ils pouvaient se voir de temps en temps. Les jeunes gens commencèrent à se retrouver dans la forêt, en rendez-vous galants. Au bout de quelques temps, Slavomir pensait à épouser sa bien-aimée. Il imaginait déjà une vie paisible en couple amoureux. Le pauvre jeune homme ne se doutait guère que la ravissante jeune fille était, en réalité, la fille d'un seigneur très riche, vivant dans la région de Turnov. Connue pour sa frivolité, elle était renommée pour sa cruauté et redoutée pour son coeur de pierre. Pour elle, Slavomir n'était qu'un passe temps. Pour lui, l'amour de sa vie.
Lors d'un rendez-vous, Slavomir lui demanda de le prendre pour mari. La ravissante créature éclata de rire : Mais, que t'imaginais - tu donc, mon pauvre! Tu n'es qu'un naïf incorrigible. Vois un peu qui je suis! Je suis bien trop belle pour toi et de plus, riche. Si j'épouse quelqu'un ce sera un chevalier bien plus riche que mon père. Oublie-moi et trouve - toi une fille de ton rang, continua t-elle d'un air dédaigneux. Puis, elle enfourcha sa monture et disparut dans les profondeurs de la forêt. Malheureux, Slavomir rentra chez lui. Il s'enferma dans sa maisonnette et n'en ressortait plus. A la longue, les gens trouvaient cela bizarre et entrèrent chez lui. Ils virent un homme livide, tout ratatiné, au regard vague, perdu dans le lointain. Il les regarda et éclata de rire. Slavomir était devenu fou.