Selon des analystes tchèques, le Brexit va un peu ralentir la croissance économique de la République tchèque

Photo: ČTK

Après l’annonce des résultats du référendum au Royaume-Uni, donnant le Brexit gagnant, les experts économiques tchèques y sont allés de leur analyse sur les conséquences possibles pour la République tchèque. Selon eux, le Brexit devrait très certainement provoquer une légère baisse du PIB tchèque, mais l’économie tchèque devrait malgré cela croître d’environ 2%. Ce ralentissement de la croissance sera dû à l’incertitude des marchés et à l’affaiblissement de la demande et des exportations tchèques vers la zone euro.

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Pas de cataclysme, donc, pour les analystes économiques tchèques, qui estiment que les relations commerciales bilatérales avec le Royaume-Uni ne sont pas menacées la sortie du pays de l’Union européenne.

Dès avant les résultats du référendum, les économistes mettaient en garde contre l’influence négative d’un Brexit sur l’économie tchèque, mais sans pour autant être alarmistes. David Marek, de l’entreprise Deloitte, estimait pour sa part qu’un vote en faveur du « leave » pouvait priver l’économique tchèque de quelque 10 milliards de couronnes par an. « Mais le citoyen tchèque moyen peut très bien ne se rendre compte de rien. A part peut-être ceux qui investissent dans des actions en bourse. Ceux-ci peuvent clairement s’attendre à des pertes en une seule journée, » décrypte Lukáš Kovanda, de la société Roklen.

Les retombées sur l’économie tchèque proviendront essentiellement de l’insécurité accrue sur les marchés, selon l’économiste Jakub Seidler (ING) : « Tous les accords commerciaux entre le Royaume-Unis et l’UE sont toujours valables, donc les exportations tchèques peuvent continuer. Mais l’incertitude accrue va se manifester dans une demande étrangère moindre, et dans un ralentissement des exportations tchèques, non seulement vers le Royaume-Uni mais de manière générale, vers toute la zone euro. »

Selon lui, l’économie tchèque peut donc connaître un certain ralentissement cette année, et contredire les prévisions valables jusqu’à présent. La même chose peut être valable pour 2017 également. « Mais cela ne devrait pas avoir une conséquence gravissime non plus, et nous continuons à tabler sur 2% de croissance pour cette année, » ajoute-t-il.

Selon Pavel Drahotský, de la banque Saxo, la République tchèque peut ressentir les conséquences du Brexit dans une légère baisse du PIB. « Mais il est difficile de prévoir les conséquences indirectes de ce vote car la République tchèque exporte de nombreux produits vers l’Allemagne, d’où ils sont ensuite réexportés, sous formes de pièces détachées par exemple, vers la Grande-Bretagne. La baisse du PIB peut ne se faire sentir qu’à l’horizon de plusieurs mois, » redoute-t-il.

Certains analystes se veulent plus optimistes, comme František Bostl (Chytry Honza), qui estime que le Brexit pourrait même avoir un impact positif pour la République tchèque, dans le cadre, notamment, des investissements directs étrangers. Pour lui, les problèmes seront circoncis aux seules entreprises exportatrices.