« Si la Tchécoslovaquie a apporté au monde quelque chose de vraiment original, c’est le tramping »

Au Musée régional de Jílové u Prahy, l’exposition permanente Tramping stále žije! (Le tramping est toujours vivant !) permet de découvrir un mode de vie et un état d’esprit singulièrement tchécoslovaque : le tramping.

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Vous en avez peut-être remarqué en petits groupes sur le quai d’une gare un vendredi en fin d’après-midi, à moins que vous n’ayez été salué d’un « ahoj » enjoué lorsque vous randonniez dans les forêts de Bohême par des marcheurs à l’allure détonante qui interroge l’expatrié non averti : leurs tenues souvent kaki sont bien trop dépareillées et datées pour faire référence à une quelconque organisation militaire contemporaine ; ils ne portent ni le foulard au cou de l’uniforme scout, ni les vêtements respirants, déperlants et autrement résistants des randonneurs contemporains… Alors, qui sont-ils ? Eh bien, il s’agit des tramps, à savoir des adeptes du tramping, un mouvement qui existe ici depuis plus d’un siècle, et qui s’est un peu exporté – en Australie, aux Etats-Unis, au Canada et en Suisse, notamment – avec les émigrés tchécoslovaques qui ont fui le pays après le putsch de 1948, et après l’invasion soviétique de 1968.

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Un mouvement centenaire et non organisé

Photo repro: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

Si « faire du tramping » peut donner l’impression qu’il s’agit simplement de passer du temps en pleine nature et de dormir à la belle étoile en étant déguisé comme au Far West, en pratique, le tramping, c’est bien plus qu’un sport de plein air : c’est un style de vie et un état d’esprit. Un mouvement centenaire qui reprend des attributs et des symboles de l’Ouest américain, donc, et qui a ses chansons à lui, comme Drátěný ohrady de Miki Ryvola, que vous avez entendue en introduction de ce reportage… Un mouvement qui a également son argot à lui, ses traditions à lui, son art à lui… sans pour autant être un mouvement organisé, ce qui le distingue d’ailleurs du scoutisme ou de tout mouvement paramilitaire, comme l’explique Tony, collaborateur de l’exposition permanente sur le tramping au Musée régional de Jílové u Prahy, mais aussi – et surtout ! – tramp de son état, et ce, depuis une quarantaine d’années :

Tony à l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant ! | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

« A la différence du scoutisme et des mouvements paramilitaires, le tramping n’est pas organisé. C’est une communauté libre, avec des lois non écrites et des règles du jeu, bien évidemment, mais il n’y a pas de façon imposée de vivre le tramping. L’avantage, c’est que sous les différents régimes totalitaires qu’a connus notre pays, le tramping a survécu, et ce aussi bien au régime nazi qu’au régime communiste. C’est vrai qu’il a été persécuté, mais il n’a pas pu être interdit, à la différence de toutes sortes de mouvements concurrents et organisés tels que le scoutisme et le mouvement woodcraft. D’ailleurs, de nombreux scouts et membres du mouvement woodcraft ont alors rejoint les rangs des tramps. Je pense donc que la principale différence, c’est que le tramping est un mouvement non organisé. »

Photo: Hana Slavická,  Radio Prague Int.

Des vêtements pratiques et un équipement minimaliste

Photo repro: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

Il est vrai, pourtant, que les tenues des tramps d’aujourd’hui sont, dans bien des cas, composées de vêtements et accessoires militaires. Mais c’est pour leur aspect pratique : leurs matières naturelles, qui ne craignent ni l’eau, ni le feu ; leur couleur kaki, qui évite d’être vu dans la forêt ; leurs coupes confortables pour marcher ; leur résistance… Tony, lui, porte en général un blouson militaire américain, un classique pantalon en velours côtelé anglais et une ceinture norvégienne sur laquelle sont fixés un couteau ainsi qu’une gourde avec tasse et réchaud inclus. Et sur le dos, un tout petit sac de l’armée américaine (d’ailleurs appelé, dans le jargon des tramps, « usárna », en référence aux initiales U.S. imprimées sur le tissu) et qui contient le strict minimum : une bâche pour se protéger de la pluie pendant la nuit, une couverture ou un sac de couchage, quelques vêtements de rechange, à manger pour trois jours et quelques accessoires de cuisine…

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Car l’important dans le tramping, c’est d’être en contact étroit avec la nature. Mais concrètement, comment cela se pratique-t-il ? On écoute Tony nous raconter comment il procède :

Photo repro: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

« Je pars en forêt, et soit je me rends à un endroit que je connais et que j’apprécie, soit il me faut – ou il nous faut, si l’on part en bande – en trouver un – de préférence au bord d’un ruisseau. On s’installe à cet endroit ; on fait un feu ; on y passe la nuit et le lendemain, on recommence. Il s’agit d’un genre de pèlerinage dans la nature. On avance ; on découvre des choses ; on y fait également de rencontres, et bien sûr, si par hasard une ‘hospoda’ se trouve sur notre chemin, alors on y prend une bière ou deux avant de reprendre notre route. C’est comme ça que l’on procède. »

Comme dans l’Ouest américain

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Une façon de procéder qui n’a pour ainsi dire pas changé depuis la naissance du tramping, au début du XXe siècle, juste avant la Première Guerre mondiale. Les films et romans d’aventure arrivent alors dans les cinématographes et chez les libraires pragois, pour le plus grand bonheur des jeunes des classes populaires, qui ne demandent qu’à s’évader de la grisaille d’une capitale enfumée et d’existences faites essentiellement de dur labeur, si ce n’est de chômage et de misère, comme le chante Kapitán Kid dans la chanson Ráno dont vous venez d’entendre un extrait. Les westerns campés dans les prairies d’Amérique du Nord et les romans d’aventure se déroulant dans des forêts vierges africaines leur donnent envie de faire les mêmes expériences que les héros de ces œuvres ; alors ils profitent des jours où ils ont congé pour s’habiller comme des cow-boys et des trappeurs, et partir à la découverte des environs de Prague. Tony revient sur la topographie de la capitale tchèque, a priori idéale pour ce type d’activités récréatives :

Les colonies des tramps | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

« Ces jeunes se disent : ‘On veut vivre comme eux !’ Et ils partent à la découverte des environs de la capitale qui, à la différence d’autres métropoles européennes, a l’avantage d’être entourée de paysages très riches et variés. Certaines grandes villes sont situées sur des plateaux, tandis qu’autour de Prague, à part la mer, il y a tout !!! Des forêts épaisses, le canyon de la Sázava, des montagnes gréseuses à perte de vue… et à l’époque, tous ces endroits étaient accessibles en bateau à vapeur ou en train. Ils prenaient donc le train le samedi matin ; une heure après, ils se retrouvaient en pleine nature et pouvaient y vivre leurs rêves. »

Photo: ČT
'The Road',  1923 | Photo: Éd. B. Kočí

Vous l’aurez deviné : le mot « tramping » lui-même est repris de l’anglais américain. En effet, ceux que l’on qualifiait au début de « scouts sauvages » se sont inspirés du livre de Jack London intitulé The Road (1907) (publié en tchèque pour la première fois dans les années 1920 sous le titre Cesta ; en français sous différents titres : Les Vagabonds du rail, La Route ou encore Le Trimard), qui décrit les jeunes Américains marginaux qui, à l’époque, vivaient de façon itinérante à travers tout le territoire américain, voyageant sur d’immenses distances notamment en s’accrochant clandestinement sur des trains. On les appelait « tramps », ce qui signifie littéralement « vagabond, voleur », un mot qui a donc une connotation négative ; néanmoins, aux oreilles des jeunes Tchèques en mal d’aventure, le mot sonnait aussi exotique que leur mode de vie semblait romantique… Et ces jeunes garçons se sont alors mis à se qualifier eux-mêmes de « tramps », s’attribuant par ailleurs des surnoms aux consonances tout aussi dépaysantes : Joe, Mary, Packard ou encore, par exemple, Kapitán.

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Westend, Toronto et autres fiefs tramp

Brdy | Photo: Magdalena Kašubová,  Radio Prague Int.

Leurs destinations de prédilection : les monts Brdy, à 70 km environ au sud-ouest de Prague, et la vallée de la rivière Sázava, à une trentaine de kilomètres au sud de Prague. Et ce pour deux raisons tout à fait distinctes, comme l’explique encore Tony :

« Les tramps adorent les Brdy car c’est une zone immense et boisée et qu’il ne s’y trouve rien ! J’entends par-là ‘aucune trace de civilisation’. Quant à la vallée de la Sázava, ce qui fait que les tramps l’apprécient, c’est la beauté de ce canyon rocheux avec sa rivière sauvage… et le fait qu’on y trouve tout ! »

La vallée de la Sázava | Photo: Barbora Němcová,  Radio Prague Int.

La vallée de la Sázava, où se trouve d’ailleurs, à Jílové u Prahy, l’exposition permanente « Tramping stále žije! » (« Le tramping est toujours vivant ! »), mais aussi le siège de la maison d’édition Avalon, dont notre interlocuteur est le gérant, et qui se spécialise dans la littérature tramp, publiant aussi bien des livres consacrés à l’histoire des tramps que des recueils de nouvelles ou de poésie, des écrits consacrés à des personnalités tramps, des carnets de chansons ou de blagues tramp, mais aussi un magazine, Puchejř, qui sort plusieurs fois par ans depuis déjà 30 ans.

Le magazine Puchejř | Photo: Radio Prague Int.
La colonie Ztracenka | Photo: Miloš Turek,  Radio Prague Int.
Le lieu originel de la colonie Ztracená naděje | Photo: Musée national

Après plusieurs années passées à faire du tramping nomade, certains groupes de tramps décident de fonder leur « osada » : autour d’un totem et d’un feu de camp, une colonie de petites baraques rudimentaires, mais qui formalise leur existence et donne une légitimité au groupe. La plus ancienne de ces colonies, Ztracená naděje (« L’espoir perdu », littéralement – également appelée Ztracenka), a été établie dès 1918 ; néanmoins, le site original a été recouvert par les eaux en 1944, après la construction d’une série de barrages sur la Vltava. Dans les monts Brdy, par contre, on peut toujours passer par la colonie Westend, fondée en 1922 ; le long de la Sázava, on trouve également plusieurs colonies aux noms là-aussi inspirés du Far West : Dakota, La vallée du soleil ou encore Toronto, dont fait d’ailleurs l’éloge la chanson du même nom du groupe tramp Brontosauři, dont nous venons d’entendre un extrait … Des colonies tramp toujours vivantes les fins de semaine, et où sont occasionnellement organisés événements musicaux, compétitions sportives ou autres rassemblements tramp.

Photo: Irena Šarounová,  ČRo
Photo: ČT

Mais les tramps du XXIe siècle ne se cantonnent plus aux environs de Prague, et Tony explique particulièrement apprécier les zones de formation rocheuses de grès que l’on trouve au nord de la République tchèque : « des dizaines de kilomètres de paysages abandonnés, où il est possible de bivouaquer sous une saillie rocheuse – sous la même saillie rocheuse sous laquelle bivouaquait il y a 7 000 ans l’homme du Néolithique lorsqu’il guettait sa proie… » Des paysages à l’esthétique incomparable, et au fort genius loci, c’est évident…

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Par ailleurs, à l’occasion, les tramps contemporains n’hésitent pas à traverser les frontières pour faire du tramping dans d’autres pays d’Europe – ou du moins d’Europe orientale, comme le précise Tony :

« On ne voyage pas qu’en République tchèque de cette façon : on fait également du tramping en Europe orientale. L’Europe occidentale est magnifique, mais ennuyante : c’est devenu trop civilisé. Alors que dans les Balkans ou les Carpates, ou encore dans les forêts d’Ukraine, c’est encore authentique. Là-bas, on se retrouve parfois dans des situations un peu extrêmes, où on touche le fond, et c’est là qu’on apprend à connaître non seulement soi-même, mais aussi les amis avec qui l’on est. »

Ukraine | Photo: Petr Blahuš,  ČRo

Tradition familiale ou initiation mystique

Mais au fait, comment devient-on tramp ? On peut tomber dedans dès la naissance ; on peut également être initié au tramping par des amis, souvent à l’adolescence… Mais dans le cas de Tony, il a fallu une rencontre fortuite – et presque mystique :

Photo: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

« Enfant, j’habitais en immeuble, mais j’adorais passer du temps dans la forêt non loin. Un après-midi de janvier, après l’école, je suis allé m’y balader ; sous un grand chêne, j’ai croisé un très vieux monsieur. Je l’ai salué et ai voulu continuer mon chemin, mais il m’a arrêté en disant : ‘Attends, mon garçon.’ Il m’a tendu la main, alors je lui ai tendu la main en retour, et là, il m’a ‘plié le pouce’. A l’époque, je ne savais pas de quoi il s’agissait ; j’ai donc regardé un peu incrédule cette drôle de prise qu’il faisait avec ma main. Et il a dit quelque chose dont je me souviens aujourd’hui encore : ‘C’est comme ça que se saluent les tramps, mon garçon.’ Nous sommes allés ensemble dans les bois, et pendant deux heures, et il m’a raconté comment vivaient les tramps ; il m’a appris à identifier certains arbres ainsi que des déjections d’animaux. Moi, j’étais on ne peut plus enthousiaste ; je suis rentré chez moi en me disant que je voudrais vivre de cette façon-là. Mais je n’avais que 11 ans, donc il m’a fallu attendre encore un peu. A 13 ans, je recevais mon premier sac ‘usárna’, et je partais sur les sentiers en tant que greenhorn [débutant]. C’est comme cela que tout a commencé pour moi… et que cela continue aujourd’hui encore. »

Photo: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

Amitiés, nature et « digital detox »

Marko Čermák | Photo: Paměť národa

En effet, aujourd’hui âgé de 50 ans, Tony ne semble pas se lasser du tramping. Il cite son ami Marko Čermák (auteur de nombreuses chansons tramp et dessinateur très connu, illustrateur notamment de la plus célèbre des BD tchèques, Rychlé šípy), infatigable tramp de 84 ans, pour qui « le tramping est un véritable sanatorium ». Tony, lui, évoque la sensation de liberté que le tramping lui procure, les fortes amitiés que l’on y construit, les aventures que l’on y vit, le fait que l’on ne peut compter que sur soi-même, le plaisir de réaliser que l’on est capable de pourvoir à ses propres besoins et de survivre…  Mais aussi le fait de se reposer, loin de la civilisation et des technologies qui vont avec, puisque qui dit « week-end tramping » dit « portable éteint » ...

A l'exposition permanente Le tramping est toujours vivant !  | Photo: Anaïs Raimbault,  Radio Prague Int.

Mais en 2024, le tramping séduit-il encore ? Intitulée Tramping stále žije! (« Le tramping est toujours vivant ! »), l’exposition permanente de Jílové u Prahy veut montrer que le tramping n’est pas un mode de vie d’un autre temps, ni une activité désormais pratiquée uniquement par le troisième âge. La communauté compterait aujourd’hui quelques dizaines de milliers de personnes qui se disent « tramp » (qu’elles vivent le tramping en passant du temps dans les bois ou bien de façon plus sédentaire, à leur chalet dans une colonie tramp), estime Tony, qui consent toutefois que la popularité du tramping a bien diminué :

Photo: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

« La communauté vit plutôt grâce à ses membres de longue date. Car les jeunes d’aujourd’hui, qui pourraient apporter du sang neuf, ont tout un tas d’activités qui sont pour eux beaucoup plus attirantes. Ils marchent en forêt, ça oui, mais en tant que sport de plein air. Et ils voient le tramping comme une activité de vieux. Ce qui est faux – mais c’est l’idée, l’image que les gens en ont. »

« Du temps de ma jeunesse, je dirais qu’avant d’aller au service militaire obligatoire, tout le monde faisait du tramping. Les forêts étaient pleines de tramps ! Car il n’y avait pas autant de divertissements et d’activités divers et variés, comme c’est le cas pour la génération actuelle. Il nous fallait nous créer notre propre univers – et le tramping était une façon idéale de le faire, et de nous planquer là où le reste du monde ne pouvait pas nous voir. »

Photo: Hana Slavická,  Radio Prague Int.

« Aujourd’hui, il n’y a plus autant de jeunes tramps qu’il y en avait de notre temps, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en a plus du tout ! Je pense donc que le tramping va continuer à exister, mais pas en masse comme de notre temps. Les temps ont changé. »

Les temps et les habitudes ont changé ; le tramping, très peu… Si renoncer ne serait-ce qu’un week-end à votre petit confort vous fait peur, mais que vous avez somme toute bien envie de découvrir l’univers « nature à la dure » des tramps d’aujourd’hui, nous vous invitons non seulement à visiter l’exposition du Musée régional de Jílové u Prahy, mais aussi à consulter l’ouvrage photographique Trampové (« Les tramps ») de Libor Fojtík (éditions PositiF, 2020).

Camrátka' souvenirs | Photo: Libor Fojtík,  Trampové/PositiF

Petit lexique (non exhaustif !) de l’argot tramp

bagr : cuillère à soupe
camrátko : souvenir offert lors des événements tramp ; souvent une tranche de rondin de bouleau coupée en biais et peinte
ešák (synon. : ešus) : gamelle (étymol. : de l’allemand essen, manger)
greenhorn (synon. zelenáč) : novice, tramp sans expérience
kochárna (synon. kochmašina) : récipient pour cuisiner, de forme haute et ovale, autrefois fabriqué par l’entreprise allemande Koch et utilisé à l’origine par les unités militaires
karimáma : tapis-matelas
puchejř : soleil
štiplístek : contrôleur de train
usárna (synon. uzda, ueska, uska) : sac à dos militaire américain en toile
žratsák : sac servant à porter la nourriture

Velká řeka (littéralement « grande rivière ») : Vltava
Stará řeka (littéralement « vieille rivière ») : Berounka
Zlatá řeka (littéralement « rivière dorée ») : Sázava