Six femmes de renom récompensées

Udělení prestižních cen Významná česká žena ve světě za rok 2006
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Six femmes tchèques ou d'origine tchèque ont été décorées, vendredi dernier, à l'occasion de la clôture de la Semaine des Tchèques vivant à l'étranger.

Une ancienne secrétaire d'Etat américaine, une économiste, une peintre et illustratrice, une chef d'orchestre, la fondatrice de la ligue contre le cancer et une ex-mannequin devenue chef d'entreprise... tels sont les horizons pour le moins divers et éclectiques des six femmes qui se sont vues distinguées pour leur contribution au niveau mondial. Vous l'aurez reconnue, l'ancienne chef de la diplomatie américaine, c'est bien entendu Madeleine Albright, qui en 1996 fut nommée par le président Bill Clinton et devint ainsi la toute première femme à occuper ce poste prestigieux. Madeleine Albright, née Marie Jana Korbelova, et sa famille, ont fui la Tchécoslovaquie après le Coup de Prague en 1948. Autre visage connu parmi les lauréates, un peu plus « strass et paillettes » cette fois : la blonde platine Ivana Trump, ex-mannequin et ex-femme du milliardaire Donald Trump, reconvertie en businnesswoman.

Olga Machonova-Pavlu
Mais les autres femmes récompensées ne sont pas toutes aussi connues du grand public ; elles n'en ont pas moins des destins remarquables. Comme par exemple Olga Machonova-Pavlu, qui vit aujourd'hui en Suisse et qui exerce un métier où les femmes sont plutôt rares, puisqu'elle est chef d'orchestre. Mais pour elle, la question de genre ne se pose pas :

« Je pense que le plus important, c'est ce qui se dégage de la personne, si elle a du charisme et quelle est sa façon d'envisager la musique. La question du sexe de la personne, selon moi, n'a rien à faire avec la musique. De même que sur un CD, vous ne pouvez en aucun cas reconnaître s'il s'agit d'un homme ou d'une femme qui joue, je ne discute pas de ce thème, pour moi ça ne compte pas. »

Olga Machonova-Pavlu et Stephany Griffith-Jones
En plus d'être une grande chef d'orchestre, elle l'est aussi au sens propre, puisque du haut de son mètre quatre-vingt-quatre, elle ne passe pas inaperçue et lors des concerts qu'elle dirige, on doit lui retirer la petite estrade devant le pupitre.

Stephany Griffith-Jones a quitté le pays à l'âge de neuf mois : économiste, elle a fait ses études au Chili et est diplômée de Cambridge. Aujourd'hui, elle est professeur à l'université du comté de Sussex, en Grande-Bretagne.

Rut Kohn
« Je donne de temps en temps des cours ici, et j'ai toujours été très surprise de voir que les professeurs et les élèves se sont retrouvés très vite à un niveau international équivalent, alors que le pays a été si longtemps fermé. »

Eva Siracka
Rut Kohn, illustratrice et peintre, vivant en Allemagne, qui a illustré la nouvelle édition du Labyrinthe du monde de Komensky, dont nous vous avons récemment parlé, et enfin le docteur Eva Siracka ont été les autres personnalités décorées. En 1990, celle-ci a fondé la Ligue contre le cancer dont elle est la directrice. Il y a trois ans de cela, c'est la styliste Blanka Matragi, notamment, qui avait été ainsi distinguée.

Ces rencontres des Tchèques vivant à l'étranger en sont déjà à leur quatrième édition. Le ministère des Affaires étrangères estime le nombre de « krajane » soit les « compatriotes vivant à l'étranger » à quelque 1,8 millions. Une situation due en grande partie à l'histoire du pays qui eut à subir les deux totalitarismes du XXè siècle. Mais les temps changent, et certains parcours aussi. Celui de la chef d'orchestre Olga Machonova-Pavlu correspond à celui d'une ère nouvelle puisqu'elle est partie en 1991 avec comme objectif de poursuivre des études.

Photo: Martina Stejskalova