Slatiňany - Musée hippologique et haras d’élevage du ‘kladruber’ moreau
Le Musée hippologique se trouve au château d’Etat de Slatiňany, en Bohême de l’Est, au bord de la rivière Chrudimka. A l’origine le château n’était qu’une forteresse gothique peu attrayante dont le premier propriétaire fut František de Slatiňany. Le château connut ensuite plus de trente cinq propriétaires au cours des quatre siècles qui suivirent. Au XVIe siècle le chevalier Bohuslav Mazanec de Frymburk, à l’époque propriétaire du château, a fait reconstruire la forteresse dans un style renaissance par Ulric Aostalis de Sala, architecte de l’empereur germanique Rodolphe II, roi de Hongrie et de Bohême. Le chevalier de Frymburk est décédé avant la fin des travaux qui ont été alors menés à terme par sa seconde épouse Alena. Dans la première moitié du XVIIIe siècle le château fut acheté par le comte František Josef de Schönfeld qui a fait faire des aménagements baroques. En 1746 son unique fille Marie Kateřina épousa le prince Jan Adam de Auersperg. Au XIXe siècle le château a subi une importante reconstruction baroque, dirigée par l’architecte František Schmoranz. Le château resta la propriété de la famille princière des Auersperg jusqu’en 1942, date de l’extinction de la lignée masculine de la famille. Le château passa entre les mains de Josef Karel Trauttsmandorf, l’unique héritier et neveu du dernier des Auesperg. Suite aux décrets du président Edvard Beneš de 1945 le domaine devint la propriété de l’Etat.
Le Musée hippologique a été fondé à l’initiative du professeur František Bílek, généticien de renommée mondiale et fondateur du zootechnique tchèque. Le professeur a également joué un rôle important dans la sauvegarde du « Kladruber moreau » qui aurait disparu sans ses efforts. Après la nationalisation des châteaux et forteresses qui suivi le coup d’Etat de 1948, le château fut transformé en musée hippologique. Depuis 1953 le musée abrite de riches collections hippologiques datant surtout du XVIIIe et XIXe siècle. Des magnifiques tableaux ont été regroupés des châteaux de tout le pays. On y retrouve des tableaux et gravures de Georg Philip Rugendas, de Johann Elias Ridinger, d’Auguste Raffet, John Georg Hamilton, Beno et Emil Adam et bien d’autres artistes remarquables. Nous nous sommes déplacés à Slatiňany pour admirer les merveilles du Musée hippologique qui, depuis le mois de février, est dirigé par l’ex-directrice du Haras national à Kladruby Lenka Gotthardová. Il est à noter qu’elle est le troisième directeur depuis la fondation du musée.
Nous sommes au Musée hippologique de Slatiňany en compagnie de la directrice du musée Madame Gotthardová et de deux jockeys très célèbres, deux jockeys tchèques, Karel Havelka et Miroslav Šusta.
Madame Gotthardová, au mois de février vous avez été nommée directrice de ce musée. Est-ce que ce travail vous plaît ?
« Certainement, cela me plaît beaucoup parce que c’est un musée qui a une importante collection de tableaux, de statues représentant des chevaux et bien d’autres objets relatifs aux chevaux, donc pour moi c’est un épanouissement dans un autre domaine, une formation sur les chevaux, qui me permet de me plonger plus profondément dans la culture et l’histoire des chevaux. »
Vous avez dit que vous avez très peu de visiteurs. Pourquoi croyez-vous qu’il en est ainsi ?
« C’est difficile à dire, mais je pense que ces dernières années il y a eu très peu de publicité pour le musée. Mon objectif principal est de présenter le musée au large public, donc je vous remercie pour cette interview. »
Vous avez certainement des plans pour le futur…
« Je pense qu’il faut respecter l’aspect original du musée car c’est un monument national qui fait partie du Service national des Monuments historiques, et également respecter le projet du fondateur du musée, le professeur Bílek et de ses successeurs Madame Růžena Horáková et Monsieur Jaroslav Havlíček. Il est certain qu’il faut moderniser une partie du musée pour qu’elle corresponde aux tendances actuelles. Il faut aussi souligner que même actuellement il y a au haras, qui est à quelques mètres du musée, un élevage de chevaux et que nous avons ici des chevaux, jockeys et éleveurs très importants. »
Maintenant nous allons poser la question à nos deux jockeys : avez-vous apprécié la visite ? Le premier sera Monsieur Havelka.
« Je n’étais encore jamais venu. Mais c’est très beau et les peintures assez anciennes de chevaux sont magnifiques. »
Et Monsieur Šusta?
« Je suis d’accord avec Monsieur Havelka. J’aime beaucoup l’exposition et je suis très content d’avoir eu l’occasion de venir ici. »
Effectivement, le haras des fameux « Kladrubers moreaux » se trouve à proximité du château car à l’époque les princes Auersperg possédaient les écuries plus belles et les plus modernes en Bohême, connues dans le monde sous le nom de « Earlstall », où ils élevaient des chevaux de courses. A l’époque, le « Kladruber moreau » était utilisé pour tirer les carrosses des dignitaires de l’Eglise. Les représentants du régime communiste estimaient que tout ce qui avait un lien avec l’aristocratie était mauvais et voulait également liquider le Kladruber moreau. Grâce au professer František Bílek qui a déployé de véritables efforts pour la régénération du moreau, la race n’a pas disparu. Actuellement il y a dans le monde 1500 Kladrubers moreaux dont l’élevage se poursuit uniquement en République tchèque. Il existe de petits élevages en Slovaquie, Pologne, Allemagne et Autriche mais dans ces pays le Kladruber moreau est destiné uniquement au travail, aux courses et au dressage. Actuellement le haras de Slatiňany compte au total 260 chevaux – étalons reproducteurs et juments.
Aujourd’hui, nous vous livrons la recette de la directrice du Musée hippologique de Slatiňany Lenka Gotthardová et, comme elle dit elle-même, « C’est facile, rapide et bon ! ».
Les médaillons de Kladruby de Lenka
petites escalopes de poitrine ou de cuisses de poulet (quantité aux choix), huile
pâte : un peu de lait, farine, flocons d’avoine, sarrasin pulvérisé, deux pincées de thym, sel, 2-3 œufs – bien mélanger tous les ingrédients
• Attendrir et saler les escalopes de poulet.
• Envelopper les escalopes dans la pâte et les faire dorer dans de l’huile.
Et le plat est près ! C’est vraiment très facile. Ce plat se mange avec des pommes de terre et des légumes frais, par exemple une salade de laitue avec des carottes râpées, ce qui ferait également plaisir aux chevaux. Bon appétit !