Sommet des ministres des A. E. de l'Union européenne

Le vice-ministre Jan Kohout

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne sont réunis à Bruxelles. Au programme, la future Constitution européenne. Pour la première fois, la Tchéquie participe à cette réunion en tant que membre à part entière de l'Union.

A déplorer, à Bruxelles, l'absence du ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, qui se remet d'un grave accident de la route. Son remplaçant, le vice-ministre Jan Kohout, ne pense pas que les négociations sur la Constitution européenne avanceront d'un grand pas :

« Je pense que tous les représentants répèteront leurs opinions car, au début de la réunion, on a déclaré que cette question serait discutée par les Premiers ministres. Il s'agit d'une rencontre, après cinq mois, d'une conférence intergouvernementale au niveau des ministres des Affaires étrangères. Il faut voir si des changements d'opinions n'ont pas eu lieu, depuis le mois de décembre. Certains signaux indiquent, réellement, que des changements sont advenus, mais il faut avoir, à un tel forum, une idée claire sur les positions de chacun des membres ».

Dans la discussion sur la future Constitution européenne, il s'agit surtout de la manière dont seront prises les décisions. En décembre dernier, les négociations avaient capoté, justement, sur cette question. Les petits pays se sentaient lésés par la proposition de la constitution, qui favoriseraient les grands pays. Quelle était donc cette proposition ? Le vote devrait être unanime pour les questions de politique étrangère de défense ou d'imposition. Par contre, pour les autres domaines, le projet de constitution demande la double majorité : plus de 50 % des pays membres, donc treize Etats, mais en plus dans lesquels vivent plus de 60 % des citoyens de l'Union. Cela favorise les grands Etats, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne. La Tchéquie, consciente de cette réalité, serait pour une autre proposition. Oui à la double majorité, mais avec le même rapport entre le nombre de pays et le nombre d'habitants : 55 % de pays pour 55 % d'habitants. Dans ce cas, les pays plus petits ou moyens pourraient avoir un plus grand mot à dire dans la prise de décisions de l'Union européenne. Naturellement, cette proposition ne plaît pas aux grands pays. Les discussions sur la Constitution européenne comprennent d'autres points litigieux. Par exemple, le nombre de commissaires. Ils sont 25, actuellement, un commissaire pour chaque pays. La Tchéquie est pour la conservation de ce système. D'autres pays, comme l'Irlande qui préside l'Union aujourd'hui, propose une réduction : 18 commissaires seulement en 2014, quand l'Union devrait compter 27 membres. Pour être fixé sur la Constitution européenne, il faudra attendre la conférence intergouvernementale de Brxuelles, au niveau des Premier ministres, au mois de juin.