Svickova, Olomoucke syrecky ou rhum tchèque : que vont-ils devenir dans l'Union européenne élargie ?

Comme les Français il y a quelques années avec leurs fromages au lait cru, c'est aujourd'hui au tour des Tchèques, à la veille de l'entrée dans l'Union européenne, de s'inquiéter du sort qui sera réservé à certains produits culinaires locaux.

Quand on vient à parler de sécurité alimentaire et de normes européennes en République tchèque, les réactions sont assez unanimes et dévoilent une inquiétude certaine vis-à-vis de ces bons produits si typiquement tchèques, ou bien de ces plats mijotés, servis à tout heure dans les restaurants, dont la suppression serait un véritable choc pour bon nombre de citoyens.

L'Union européenne a une politique tout à fait favorable en matière de cuisine et produits régionaux, et elle prévoit une série d'exceptions dans le but de préserver les traditions culinaires de tous les pays membres, y compris la République tchèque. Beate Gminder, porte-parole à la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire, a apporté quelques précisions au micro de Radio Prague.

"Il existe en République tchèque un rhum appelé Tuzemsky rum fabriqué à base de pommes de terre. Or ce qu'on entend par rhum au sein de l'Union est fait uniquement à base de cannes à sucre. Un système a donc a été trouvé pour pouvoir garder le rhum tchèque tel qu'il existe actuellement, c'est-à-dire qu'on lui a donné un autre nom. Il s'appellera donc Tuzemak."

Svickova
Pour ce qui est des produits ayant droit à une appellation contrôlée parce que produits sur un territoire donné, comme certains vins en France, des protections seront également possibles en République tchèque et dans tous les pays entrants. Ainsi les producteurs de vins en Moravie pourront décider de protéger l'origine de leurs crus. En matière culinaire, pas de protection d'origine possible, mais des assouplissements dans les normes sont prévus. Beate Gminder.

"Pour certains fromages en France, il existe des dérogations de production depuis longtemps. Ça a aussi été mis en place pour des produits tchèques. Par exemple pour la svickova, ce goulash particulier, des dérogations sont prévues pour son mode de préparation. Pour les syrecky aussi, ces petits fromages d'Olomouc assez spéciaux, des adaptations ont été prévues. Ces produits font partie intégrante de la cuisine traditionnelle tchèque et l'Union essaye vraiment de préserver les traditions."

La "svickova" pourra ainsi continuer à mijoter, peut-être pas aussi longtemps qu'auparavant, mais suffisamment pour que les palais connaisseurs continuent à se délecter.

Auteur: Agnès Vaddé
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