Tennis – Open d’Australie : Plíšková a bien repris le flambeau

Karolína Plíšková, photo: ČTK

Il n’en reste plus qu’une, et que ce soit elle n’est pas franchement une surprise. Karolína Plíšková est la dernière joueuse tchèque, hommes et femmes confondus, encore en lice dans les tableaux de simples de l’Open d’Australie de tennis. Vainqueur, ce lundi à Melbourne, sans trembler en deux sets (6-3, 6-3) de son huitième de finale aux dépens de l’Australienne Daria Gravilova (26e mondiale), la n° 5 mondiale, finaliste de l’US Open en septembre dernier, a attaqué la seconde semaine du premier Grand Chelem de la saison avec appétit et ambition.

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
Ne pas voir Karolína Plíšková présente à ce stade de la compétition à l’Open d'Australie aurait constitué une légitime déception. En l’absence de Petra Kvitová, qui se remet d'une grave blessure à une main (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/blessee-au-couteau-par-un-agresseur-petra-kvitova-devrait-pouvoir-rejouer), c’est désormais sur les épaules de Karolína Plíšková que reposent les principaux espoirs tchèques dans les tournois du Grand Chelem. Et après New York en septembre dernier, la Tchèque participera à Mebourne, ce mercredi, aux quarts de finale d’un des quatre grands tournois de la saison pour la deuxième fois de sa carrière. Une progression et un nouveau statut de candidate au titre dont l’intéressée est bien consciente, mais qu’elle sait prendre en considération avec un certain recul :

« A New York, ce n’était pas du tout la même chose. J’avais battu Venus Williams devant le public américain en sauvant une balle de match… C’était un peu inattendu et il y avait beaucoup plus d’émotion qu’aujourd’hui, où les choses se sont calmées plus tranquillement. »

Sans particulièrement briller, Karolína Plíšková n’a eu besoin que de 1h13’ pour venir à bout de Daria Gravilova ce lundi et passer donc le stade des huitièmes de finale :

« Sur le papier et si l’on regarde le classement, j’étais la favorite et j’étais relativement confiante avant d’entrer sur le court. C’est une adversaire que j’avais déjà battue à deux reprises et je n’ai jamais pensé que je pourrais perdre aujourd’hui. Ce ne sera pas le même match en quarts de finale. MirjanaLucic-Baroni est un autre type de joueuse. Elle aime attaquer et prendre des risques. Les conditions de jeu rapides ici lui conviennent bien. Mais jusqu’à présent, ce sont surtout des adversaires qui défendaient qu’elle a battues, et elle n’a pas encore affrontée de joueuse comme moi. »

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
En quarts de finale, contre la Croate Lucic-Baroni ancienne grande espoir du tennis mondial à la fin des années 1990, qui figure à ce stade de la compétition dans un Grand Chelem pour la première fois depuis dix-huit ans, Karolína Plíšková fera une nouvelle fois figure de grande favorite.

L’affaire n’est pas encore pliée pour autant. Le match samedi du 3e tour contre la Lettone Jelena Ostapenko, où Plíšková l’a emporté 10 jeux à 8 dans le troisième set, le démontre. En mauvaise posture, la Tchèque s’en est sortie à force de volonté, comme l’en a félicité la légendaire Martina Navratilová :

« Elle s’est battue, y a toujours cru et elle est allée chercher cette victoire, ce qui n’était pas évident car Ostapenko a vraiment très bien joué. Je pense que Karolína est capable de mieux faire et que son niveau de jeu va aller crescendo dans le tournoi. Cette qualification difficile, c’est parfois le type de matchs qui peut vous aider à aller loin. C’est en tout cas ce que j’espère. »

Sortie honorable pour Strýcová

Barbora Strýcová,  photo: ČTK
Aller plus loin encore dans cet Open d’Australie, c’est aussi ce qu’espérait Barbora Strýcová. C’est sous les ovations du public et en formant un cœur avec ses doigts qu’elle est sortie du court, complimentée par Serena Williams pour l’intelligence et la variété de son jeu entre amorties et montées au filet. Qu’à cela ne tienne, après les éliminations prématurées de quelques-uns des favoris tant dans le tableau masculin que féminin, il n’y a pas eu de coup de tonnerre supplémentaire à Melbourne : c’est bel et bien battue par la favorite américaine que Barbora Strýcová a quitté l’Open d’Australie au stade des huitièmes de finale, ce lundi. Malgré une prestation d’ensemble plus qu’honnête, la Tchèque, dominée en deux sets (5-7, 4-6), est restée impuissante contre Serena Williams :

« Elle vous met une telle pression sur ses jeux de retour que vous avez constamment en tête l’idée qu’il vous faut non seulement passer vos premières balles, mais aussi bien servir de façon à pouvoir la gêner. Si vous servez une balle trop lente ou mal placée, vous savez que vous n’avez pratiquement plus aucune chance dans l’échange et que Serena va immédiatement vous punir avec un coup gagnant. Malheureusement, mon service n’a pas très bien fonctionné aujourd’hui. Je ne dis pas que j’aurais gagné si j’avais mieux servi, car je pense de toute façon que le résultat final dépend le plus souvent avant tout du niveau de jeu de Serena. »

Bien qu’éliminée donc, Barbora Strýcová n’avait pas à rougir de sa performance contre une Serena Williams déjà tombeuse d’une autre Tchèque, Lucie Šafářová, au deuxième tour à Melbourne. Héroïne de la finale de la Fed Cup contre la France en novembre dernier (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/tennis-fed-cup-les-tcheques-un-peu-plus-dans-lhistoire), demi-finaliste à Sydney en début de saison et actuelle n° 16 mondiale, soit le meilleur classement de sa carrière, l’ancienne double vainqueur de l’Open d’Australie juniors (2002 et 2003) traverse, à bientôt 31 ans, probablement une des périodes les plus fastes de sa carrière. Et les résultats des derniers mois démontrent que malgré son petit gabarit (1,64 m), Barbora Strýcová possède les armes pour lutter contre les meilleurs joueuses du circuit :

« D’accord, mais contre une joueuse du calibre de Serena, cela devient très difficile. J’aurais préféré mal jouer et gagner… Je ne dis pas que Serena est imbattable, non, mais vous devez sortir un match parfait et espérer qu’elle, de son côté, soit dans un mauvais jour. Sinon, elle a une telle présence et une telle puissance sur le court qu’elle met toujours ses adversaires sous pression. C’est ce qui la différencie des autres joueuses, mais c’est pourquoi elle est là où elle en est et qu’elle a gagné tout ce qu’elle a déjà gagné. »

Berdych n’y arrive décidément pas

Tomáš Berdych,  photo: ČTK
Gagner ne serait-ce qu’un Grand Chelem, c’est également ce dont rêve toujours Tomáš Berdych. Malgré l’aide de son « super coach » Goran Ivanisevic, le Tchèque a une nouvelle fois échoué dans sa quête à Melbourne dès le 3e tour et n’a même jamais fait illusion contre un Roger Federer net vainqueur en trois sets vite expédiés (6-2, 6-4, 6-4) et dont on est très curieux de voir quelle sera la suite du parcours dans cet Open d’Australie.