Tennis – Roland-Garros : Markéta Vondroušová en finale !
Markéta Vondroušová disputera, ce samedi à Roland-Garros, la première finale d’un tournoi du Grand Chelem de sa carrière. La Tchèque, 19 ans et 38e mondiale, s’est qualifiée aux dépens de la Britannique Johanna Konta, tête de série n° 26, en s’imposant en deux sets (7-5, 7-6), ce vendredi, en demi-finale. Si son parcours fait sensation, il n’est cependant pas tant une surprise que la confirmation d’un très grand talent.
Certes, personne ou presque ne l’attendait à un tel niveau, ni ne s’attendait à la voir aller si loin dans le tournoi. Quatre ans après Lucie Šafářová, alors battue par Serena Williams, c’est donc Markéta Vondroušová qui s’est offert le droit de rêver jusqu’au bout de la conquête de la coupe Suzanne Lenglen, le trophée qui récompense la vainqueur du simple dames des Internationaux de France de tennis. Le dernier sacre d’une joueuse tchèque sur la terre battue parisienne remonte à celui d’Hana Mandlíková en 1981. L’année suivante, ainsi qu’en 1984, Martina Navrátilová s’était également imposée Porte d’Auteuil, mais elle possédait alors déjà un passeport américain.
En finale, Markéta Vondroušová sera opposée à l'Australienne Ashleigh Barty, 8e mondiale, qui est venue à bout de la jeune Américaine Amanda Anisimova (6-7, 6-3, 6-3) dans l’autre demi-finale. Une adversaire qu’elle n’a encore jamais battue durant sa courte carrière, mais contre laquelle elle pourra faire valoir un parcours sans faute depuis le début de la quinzaine parisienne avec six matchs remportés sans concéder le moindre set.
Si Vondroušová, qui évoluait jusqu’à présent dans l’ombre de ses illustres compatriotes Karolína Plíšková et Petra Kvitová, est encore relativement méconnue du grand public à l’image de ses discrets tatouages, son parcours justement n’est pas tout à fait une surprise pour qui suit l’actualité tennistique féminine depuis le début de l’année, et même depuis ces deux à trois dernières saisons. Comme l’explique son manager Jan Koukal à travers un parallèle avec un autre grand sportif tchèque, Markéta Vondroušová a d’abord progressé ces derniers mois dans la manière d'aborder les exigences du plus haut niveau :
« La comparaison qu’a faite son préparateur physique Michal Wágner dès le début de sa carrière, m’a bien plu. A savoir qu’elle est aussi talentueuse que l’était le footballeur Tomáš Rosický, mais qu’elle est aussi, comme lui, très fragile. Son entourage doit donc veiller à ce que Markéta ne connaisse pas le même sort que Rosický avec quelques passages de génie et le reste du temps passé à l’infirmerie. Elle a beaucoup progressé à 17 ans en jouant pratiquement d’un seul coup à un niveau plus élevé que celui auquel elle était habituée. Mais elle n’était pas encore prête physiquement, et elle en a commencé à en payer le prix. Désormais, elle procède par étapes, et je pense qu’elle a fait une très bonne préparation après la fin de la saison dernière. »En privilégiant la qualité de son travail à la quantité des tournois disputés, Markéta Vondroušová, dont la meilleure performance en Grands Chelems jusqu’à présent était un huitième de finale à l’US Open la saison dernière, confirme les espoirs qui ont été rapidement placés en elle, notamment lorsqu’elle est devenue numéro un mondiale chez les juniors en 2015.
Apparue très sereine tout au long du tournoi, comme lors de son interview sur le court sitôt achevée sa demi-finale victorieuse au cours de laquelle elle a exprimé sa joie tout en retenue, la Tchèque semble en mesure de conclure sur la plus belle des notes ce Roland-Garros dont quelque chose nous dit (et nous avions déjà hésité à l’écrire lundi dernier) qu’il ne constitue qu’un début. Et en attendant la fin peut-être en forme d’happy end, quel début !