Tennis : un nouveau Berdych est peut-être né au Masters
Bien que battu en demi-finales par Jo-Wilfried Tsonga, Tomáš Berdych a pu repartir satisfait du Masters, qui s’est finalement achevé sur la victoire de Roger Federer. A Londres, dans le dernier tournoi de la saison, le Tchèque a non seulement confirmé qu’il appartenait bien à l’élite mondiale mais qu’il s’était aussi forgé un moral de (vrai) champion.
« C’est difficile de ne retenir qu’une seule chose positive. Mais disons que je suis d’abord très content d’avoir fait mieux que l’année dernière. J’ai profité de l’expérience emmagasinée lors de ma première participation pour me qualifier cette fois pour les demi-finales. J’ai gagné deux matchs de groupe accrochés contre Tipsarevic et Ferrer, même si je regrette toujours d’avoir perdu le premier contre Djokovic, surtout après avoir eu une balle de match. On n’a pas l’occasion de battre le numéro un mondial tous les jours et il ne m’a pas manqué grand-chose… D’un autre côté, qui sait ce qui se serait passé si je l’avais battu ? Peut-être aurais-je perdu mes deux matchs suivants et n’aurais-je pas atteint les demi-finales… C’est pourquoi je suis satisfait dans l’ensemble de mon parcours et de cette demi-finale. »
Contre Tsonga, toutefois, Tomáš Berdych est apparu quelque peu au bout du rouleau, en manque de jambes et d’inspiration. La faute essentiellement aux trois matchs de groupe très accrochés en trois sets disputés les jours précédents, dont le troisième contre l’Espagnol David Ferrer tard dans la soirée de vendredi, mais aussi à un adversaire plus en forme, comme l’admettait le Tchèque :« Je dois reconnaître que Tsonga a été meilleur que moi, il ne m’a pas laissé beaucoup d’occasions. Je n’étais pas à 100 % de mes moyens, j’avais un peu de fièvre avant le match, mais j’ai quand même voulu jouer. Mais ma seule chance était que Tsonga ne soit pas dans un bon jour. J’ai subi le match, j’ai attendu de voir ce que ferait mon adversaire, et ce n’est jamais très bon. Bien sûr, tout restait possible, je suis entré sur le court en me disant qu’il pouvait quand même y avoir un déclic. Mais ce déclic n’est jamais venu. Je me suis battu, je n’ai pas pris une raclée, mais ça, tout le monde s’en fout. Tsonga a gagné et moi j’ai perdu. Il n’y a rien de plus à en dire. »
Demi-finaliste au Masters et demi-finaliste une semaine plus tôt au Masters 1 000 de Paris à Bercy, Tomáš Berdych a signé une fin de saison plus qu’honorable. Elle l’a été d’autant plus que, quelques semaines auparavant, cette fin de saison avait également été marquée par la conquête d’un titre, le sixième de sa carrière et surtout le premier depuis plus de deux ans. Pour le Tchèque, il s’agit de l’un des temps forts de sa saison 2011 :
« C’est vrai, je place très haut ma victoire à Pékin, car ce n’est vraiment pas un tournoi facile. Quand j’ai vu le tableau avant le premier tour, je n’aurais jamais pensé repartir avec le trophée. Cette victoire m’a aussi soulagé. L’année dernière, j’avais été le seul joueur qualifié pour le Masters à ne pas avoir remporté un seul tournoi durant la saison. Je voulais éviter ça cette année, surtout que les titres restent ce qu’il y a de plus beau. »Au-delà encore des résultats, cette fin de saison 2011 a également démontré que Tomáš Berdych avait peut-être enfin franchi un nouveau palier, essentiellement au niveau mental. Même sans toujours jouer de façon extraordinaire à Londres, le Tchèque a en effet néanmoins prouvé par son comportement sur le court qu’il n’entendait plus se contenter d’une place honorable dans le TOP 10, classement qui est le sien pour la deuxième saison consécutive. Plutôt régulier dans ses performances tout au long de l’année, à l’exception des tournois du Grand Chelem décevants, Tomáš Berdych semblait toutefois manquer de l’étincelle indispensable pour pouvoir concurrencer les Djokovic, Nadal, Federer et autres Murray. Le Masters et les semaines qui l’ont précédé ont peut-être enfin permis à Tomáš Berdych de se découvrir l’âme d’un guerrier qui lui manquait tant jusqu’alors.