TPCA à Kolin : premiers véhicules sur le marché en mai-juin 2005
En 2002, le projet des constructeurs automobiles Toyota et Peugeot-Citroên était, avec 1,5 milliard d'euros, le plus gros investissement étranger jamais réalisé en Europe centrale. Aujourd'hui, la construction de l'usine TPCA en Bohême est achevée et la production de véhicules va bientôt pouvoir commencer. Les modèles d'entrée de gamme, portant les noms d'Aygo pour Toyota, C1 pour Citroên, et 107 pour Peugeot, doivent être mis sur le marché dès le mois de juin prochain.
L'executive vice-président de TPCA, Jean-Pierre Chantossel, fait le bilan pour Radio Prague de l'état d'avancement du projet à la mi-octobre.
« C'est un bilan totalement positif jusqu'à maintenant, dans la mesure où tous les critères sont au vert, en ce qui concerne la mise en place des moyens, la mise en place de l'usine, la mise au point des véhicules. Nous sommes également dans les délais pour le recrutement du personnel tchèque. J'ajouterais que, malgré les difficultés dues à nos trois cultures et quatre langues différentes, je considère aujourd'hui que c'est très positif pour nous d'apprendre des Japonais la manière dont ils managent leur production. Pour eux, c'est très positif aussi d'apprendre de PSA comment nous travaillons avec nos fournisseurs européens. Enfin, c'est un échange de connaissances, d'idées, de background. Peut-être que ce qui m'a le plus surpris, c'est la bonne ambiance qu'on a su créer entre les trois nationalités et le fait qu'aujourd'hui, on est clair dans le partage des responsabilités, savoir qui fait quoi, quand et comment, ce qui pour moi n'était pas évident au départ. Les langues, les incompréhensions font que de temps en temps... Mais globalement, peut-être pas à 100%, mais à 99,99%, il y a une entente formidable entre tous.»
Les Japonais, les Tchèques et les Français ont donc dû s'adapter aux méthodes de travail des uns et des autres, aux différents styles, traditions et moeurs. A titre d'exemple, les Français et les Tchèques ont été très surpris par la manière du président japonais de TPCA de montrer son attachement à la ville de Kolin, où est située l'usine : il a fait modifier son état-civil et se fait désormais appeler Masatake Kolin Enomoto. Radio Prague lui a demandé à quel point il était difficile de travailler avec des Français :
« Ce n'est pas si difficile, en tous les cas c'est beaucoup plus facile que je ne croyais. Nos principales différences, outre la langue, résident dans notre manière différente de penser, dans nos différentes procédures et méthodes de fabrication de véhicules, mais nous essayons de dépasser ces différences car nous avons les mêmes objectifs. »
Si la production effective doit commencer dans quelques mois seulement, quelques exemplaires sont déjà sortis de l'usine de Kolin, une usine répartie sur 125 hectares dans laquelle les chaînes de production devraient fonctionner 24h/24 avec un rythme de 300 000 véhicules par an. Jean-Pierre Chantossel :
« Nous avons produit en interne TPCA, c'est-à-dire au niveau de la peinture et du montage, 56 véhicules, sachant que les caisses, ce qu'on appelle le body-shell, provenaient du Japon. Actuellement, nous en faisons la mise au point. Le deuxième type de production sera engagé début novembre et nous avons 200 véhicules à produire d'ici la fin de l'année, toujours dans un objectif d'amélioration de la qualité et de l'efficacité. »
A quel moment sera mis le premier véhicule sur le marché ?
« La production d'essai n'est jamais vendue. Les premières voitures seront produites fin février 2005, et ces voitures seront mises en vente en mai-juin 2005.»
Quels modèles et à quel prix ?
« Il y aura deux types de véhicule, trois portes et cinq portes, et deux types de moteur, un moteur essence Toyota et un moteur diesel Peugeot. Il y aura également deux niveaux de finition. Le prix de départ annoncé depuis quelques temps sera de l'ordre de 8000 euros.»
Quel est l'impact réel de la création de TPCA sur la région ?
« Normalement, nous aurons 3000 employés, dont 35 expatriés dans l'usine de Kolin. Et on considère que quand on créé un emploi, en fait, on en créé trois fois plus en termes d'environnement, de transport et de restauration, ce qui fait que l'on peut penser que nous créons près de 10 000 emplois dans la région de Kolin.»