Traité de Lisbonne : Václav Klaus veut négocier une dérogation avant de ratifier
On s’y attendait avant même de connaître le résultat du référendum irlandais sur le traité de Lisbonne : tous les regards sont désormais tournés vers Prague, où le président, Václav Klaus, continue de faire tant bien que mal de la résistance. Samedi, le président polonais va signer et ainsi achever le processus de ratification à Varsovie. Comme prévu, la République tchèque reste donc le dernier pays de l’UE à ne pas avoir ratifié le traité européen et Václav Klaus vient de poser une nouvelle condition.
Václav Klaus, qui s’est exprimé vendredi après-midi, a précisé qu'il voulait obtenir une dérogation pour son pays concernant la Charte européenne des droits fondamentaux, une des composantes du traité, à l'image de ce qu'avaient obtenu en 2007 le Royaume-Uni et la Pologne. Pourquoi ? On écoute Vaclav Klaus :
« Je suis convaincu que la République tchèque, avant la ratification, devrait négocier ce genre de dérogation. Ainsi nous aurons la garantie que le Traité de Lisbonne ne peut pas par exemple remettre en cause les décrets appelés les décrets Beneš. »Pour le chef de l'Etat, il s’agit donc de faire en sorte que le dossier des restitutions de biens confisqués après guerre aux termes des décrets Beneš ne soit pas rouvert. Et selon lui « cela peut être réglé très vite ».
La Suède et la France ont dès jeudi réagi plutôt négativement à cette requête du président Klaus, qui attendait déjà une décision de la Cour constitutionnelle tchèque pour signer.
Vendredi, le président du Parlement européen était dans la capitale tchèque et selon lui ce nouvel obstacle est un problème tchéco-tchèque, qui doit d’abord être résolu à Prague.Jerzy Buzek sera samedi à Varsovie pour une cérémonie autour de la signature du traité par le président polonais. Une chose est certaine : si le président Klaus se résout finalement à signer, il ne devrait pas y avoir de cérémonie au Château de Prague.