Trois semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle
Le dernier mandat présidentiel de Vaclav Havel expirera au début du mois de février prochain. Le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu, déjà, le 15 janvier.
Le Président n'est pas élu en République tchèque au suffrage universel. Comme le veut la Constitution, cette tâche incombe aux deux chambres du Parlement. Leur réunion commune, en vue de l'élection d'un successeur de Vaclav Havel, aura lieu le 15 janvier 2003. Cette élection se fait, toujours selon la Constitution en vigueur, en trois tours. Rappelons que le mandat du Président tchèque est de cinq ans, tandis que celui des députés, issu des élections législatives, est, sauf imprévu, de quatre ans.
L'élection présidentielle est perçue dans le pays comme l'un des événements importants de l'année prochaine. Pour la première fois depuis la Révolution de Velours, on aura en Tchéquie un autre président que Vaclav Havel. Ceci dit, il n'y a toujours pas de candidat chaud à cette fonction. Parmi les quatre adeptes nommés par les différents partis politiques, pratiquement les mêmes chances sont données à trois d'entre eux : Vaclav Klaus, proposé par l'ODS, dont il est l'ex-président, Petr Pithart, président du Sénat, proposé par les chrétiens-démocrates, et Jaroslav Bures, ex-ministre de la Justice, proposé par les sociaux-démocrates. Les chances du procureur militaire, Miroslav Krizenecky, choisi par les communistes, semblent presques nulles.
Aussi différents soient-ils, les quatre candidats ont un trait commun : ils ne sont pas plébiscités par un large public. A en croire les sondages, c'est Otakar Motejl, médiateur public, que les Tchèques aimeraient voir le plus, sans toutefois un enthousiasme exagéré, au Château. Le seul problème, c'est qu'aucun parti n'a présenté sa candidature. Il s'annonce donc probable que le choix du futur président soit le fruit de jeux et d'intérêts partisans.
Force est de constater que les Tchèques ont, traditionnellement, beaucoup de respect pour la fonction présidentielle. L'image d'un président, un homme cultivé, érudi, humaniste et représentatif, qui ne soit vraiment lié à aucun parti politique, est toujours chère aux Tchèques. Le premier président tchécoslovaque, Tomas Garrigue Masaryk, et Vaclav Havel incarnaient presque parfaitement cette image. Par ailleurs, le respect pour la fonction de président de la République ne s'est pas entièrement effacé même sous le régime communiste, bien que ses présidents aient été fatalement loin de cette image...
En attendant l'élection présidentielle, il s'avère qu'il n'est point facile de trouver une personnalité forte voire charismatique, qui serait acceptable pour l'ensemble des Tchèques ou qui, du moins, serait générée par un consensus politique.