Un bataillon anti-chimique tchèque aux Jeux d'Athènes ?
A l'approche des Jeux olympiques qui se tiendront à Athènes en août prochain, la Grèce a adressé une demande officielle à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) pour l'aider au maintien de la sécurité tout au long des deux semaines de compétitions. Spécialiste en matière de défense anti-chimique, la République tchèque pourrait, de ce fait, être amenée à participer activement à la mission.
Le gouvernement hellène et les organisateurs de l'événement sportif le plus suivi de la planète réclament de l'OTAN non seulement une participation pour la surveillance de son espace aérien et de son littoral, mais aussi une protection contre d'éventuels agents chimiques, biologiques et radiologiques. Or, le commandement du bataillon multinational de l'Alliance atlantique spécialisé en la matière a récemment été confié à la République tchèque, et ce jusqu'en 2005. Basée à Liberec, en Bohême du nord, cette unité prestigieuse est certes constituée de 500 soldats en provenance de treize pays, mais les Tchèques en forment l'épine dorsale avec plus de la moitié des effectifs.
Suite aux attentats de Madrid, venus rappeler la permanence de la menace terroriste, la Grèce, sous pression, a donc décidé de renforcer encore ses plans pour la sécurité des Jeux, et ce alors même qu'un budget exceptionnel de 650 millions d'euros, soit trois fois plus qu'à Sydney en 2000, a déjà été prévu à cet effet.
A Prague, le ministère de la Défense tchèque a reçu, ce jeudi, la liste des demandes formulées par la Grèce à l'OTAN. Et si à Liberec, le commandant du bataillon de défense contre les armes de destruction massive a aussitôt fait savoir que ses troupes étaient prêtes à partir, l'envoi d'unités reste encore à négocier. Tout d'abord parce que le budget alloué pour cette année à la Défense ne tient pas compte d'une telle mission et, ensuite, parce que le gouvernement considère les Jeux olympiques plutôt comme une entreprise commerciale que comme une action humanitaire, de combat ou de paix. Tout semble donc pour l'instant indiquer que si des unités tchèques anti-chimiques sont envoyées à Athènes, ce sera aux frais de l'OTAN ou, plus probablement, du comité d'organisation des Jeux.