L’Armée tchèque prête à participer avec ses moyens à la lutte contre l’Etat islamique

L'unité anti-chimique tchèque, photo: Lubomír Světnička / Natoaktual / Jagello 2000

L'Armée tchèque serait prête à envoyer jusqu’à 200 professionnels de la santé et experts en chimie en cas de lancement d'une opération terrestre en Syrie ou en Irak contre le groupe Etat islamique. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Défense, Martin Stropnický, qui a souligné qu'il était nécessaire d'aider toutes les forces qui luttent contre l’organisation terroriste.

Martin Stropnický,  photo: ČTK
Pour l’heure, le gouvernement tchèque reste favorable aux frappes aériennes déjà menées par certains pays. Toutefois, lors d’un débat à la Télévision tchèque dimanche, le ministre de la Défense a concédé que la probabilité d’une intervention au sol était de plus en plus forte, et ce malgré les nombreux risques et menaces qu’une telle décision comporterait pour l’Europe, notamment un nouvel afflux de migrants ou de nouveaux attentats. C’est pourquoi Martin Stropnický appelle à la prudence en estimant que ce sont ceux qui continuent de donner la priorité à la voie aérienne plutôt qu’à l’option terrestre qui « ont probablement raison ».

Toujours selon lui, ce sont d’abord les pays proches géographiquement de la Syrie qui devraient engager leurs troupes dans une éventuelle opération au sol. Sur ce point, le ministre a rappelé que la République tchèque livrait gracieusement depuis l’année dernière déjà des munitions et des armes, de type mitraillettes et grenades, à l’armée irakienne et aux combattants kurdes qui font face à l'organisation de l'Etat islamique. Malgré cela, l’Armée tchèque serait prête à envoyer également entre 100 et 200 experts en cas de besoin, répondant ainsi à l’appel formué par la Conseil de sécurité de l’ONU suite aux attentats de Paris, et ce même si Martin Stropnický a précisé qu’un tel déploiement de troupes devrait encore être débattu par le cabinet.

L'unité anti-chimique tchèque,  photo: Lubomír Světnička / Natoaktual / Jagello 2000
Une chose semble acquise en tous les cas, une grande majorité de Tchèques sont favorables à la lutte contre les islamistes. A en croire une enquête menée par l’agence Median, un peu plus de 80% d’entre eux se prononcent en faveur d’une participation de leur pays aux combats. Plusieurs centaines de soldats tchèques opèrent déjà dans le cadre de missions de l’OTAN et de l’UE en Afghanistan et au Mali notamment. Mais selon le sondage, 62% des personnes interrogées soutiendraient l’envoi d’un hôpital de campagne, tandis que 28 et 26% verraient d’un bon œil un engagement tchèque respectivement dans des opérations au sol et aérienne. Inversement, seuls 13% ne souhaitent aucune participation de leur pays.