Un bataillon tchéco-slovaque au Kosovo
Une preuve des bonnes relations entre la Tchéquie et la Slovaquie : la formation d'un bataillon mixte, tchéco-slovaque, qui opérera dans le cadre de la KFOR. Plus de détails avec Alain Slivinsky.
Une première, vraiment, dans la coopération entre les deux Etats qui formaient, avant 1993, la Tchécoslovaquie. Cette dernière n'est plus, la République tchèque et la République slovaque étant devenues des Etats indépendants. Deux Etats souverains, mais qui entretiennent des relations spéciales, privilégiées. Cela va concerner les forces armées, aussi. C'était planifié, mais cela devient concret : une centaine de soldats slovaques vient d'arriver à Cesky Krumlov, centre de formation des professionnels de l'Armée tchèque pour les missions à l'étranger. En commun avec 400 soldats tchèques, les cent Slovaques formeront le premier bataillon mixte tchéco-slovaque. Sa mission : remplacer, à partir du 1er mars 2002, les 200 soldats de la compagnie tchèque, qui opèrent au Kosovo. Une coïncidence : le dernier soldat tchèque quitte, le même jour, la base des forces de la SFOR, en Bosnie. Le commandant de l'état-major de l'Armée tchèque, le général Jiri Sedivy de déclarer : « Cela semble symbolique, mais ce n'était pas planifié ». Le commandement du bataillon mixte sera confié à un Tchèque, Jiri Dragan. Ce dernier ne se fait pas de soucis, outre mesure : « Le commandement du bataillon mixte par un Tchèque est le résultat d'un accord entre les armées des deux pays ». Les soldats slovaques seront subordonnés à un Slovaque qui, lui-même, sera le subordonné du commandant tchèque. Certains membres du bataillon se connaissent, du temps de l'Armée fédérale tchécoslovaque. Le général Sedivy ne pense pas que la formation de ce bataillon mixte puisse influencer l'entrée de la Slovaquie à l'OTAN. Cela dépendra du sommet 2002 de l'Alliance de l'Atlantique Nord, qui se tiendra à Prague. La Tchéquie étant membre de l'OTAN, c'est aussi la raison pour laquelle le bataillon sera commandé par un Tchèque. Coût de l'opération : un milliard de couronnes tchèques. La mission kosovar sera semblable à celle qui vient de prendre fin en Bosnie : le contrôle et la surveillance de la frontière entre le Kosovo et la Serbie, et la répression des provocations armées à l'intérieur du pays. Début de la mission, le 1er mars 2002, mais remise de l'étendard du bataillon, le 25 décembre, par les présidents tchèque et slovaque.