L’Armée tchèque a présenté ses priorités au président français du Comité militaire de l’UE

Henri Bentégeat avec la ministre de la Défense, Vlasta Parkanová, photo: CTK

Toujours dans le cadre de l’ouverture de la présidence tchèque de l’Union européenne, le Général Henri Bentégeat, président du Comité militaire de l’UE, a effectué une visite à Prague, jeudi, répondant ainsi à une invitation du chef d’Etat-major de l’Armée tchèque. Le lieutenant général Vlastimil Picek a présenté au chef d’Etat-major de l’UE les priorités de l’Armée tchèque pour les six prochains mois. Des priorités qui sont la continuité de ce qui a été entrepris avant la prise de présidence tchèque, comme l’a expliqué le Général Henri Bentégeat :

Henri Bentégeat avec la ministre de la Défense,  Vlasta Parkanová,  photo: CTK
« Il faut d’abord savoir une première chose et insister dessus : il n’y pas d’armée européenne et il n’y a pas de projet d’armée européenne. Il y a l’armée de chacun des vingt-sept pays de l’UE qui peut travailler soit sous le commandement de l’OTAN, soit sous le commandement de l’UE. Et chaque pays est toujours libre de décider nationalement de la contribution qu’il apporte aux opérations de l’OTAN et de l’UE. Deuxième chose, tous les standards, tous les concepts, toutes les doctrines des forces européennes, à l’OTAN comme à l’UE, sont les standards de l’OTAN. L’UE s’est complètement alignée sur l’OTAN pour qu’il n’y ait pas de différences quand les forces agissent avec l’OTAN ou avec l’UE. Ce sont donc toujours les standards de l’OTAN. Enfin, troisièmement, pour le développement des standards de capacité, nous avons deux processus séparés parce que l’OTAN a une mission différente de celle de l’UE et est responsable de la défense collective alors que l’UE n’a qu’un projet, qui est la gestion des crises. Mais nous avons un groupe de travail commun sur les capacités pour harmoniser nos travaux. Et en pratique nous savons que nous avons les mêmes insuffisances, les mêmes lacunes, en particulier par exemple les hélicoptères de transport. C’est pourquoi nous avons pris la décision l’année dernière de lancer un groupe de travail commun OTAN et UE pour améliorer notre capacité d’hélicoptères. Et la République tchèque est un des principaux participants à ce groupe commun. »

Henri Bentégeat et Vlastimil Picek,  photo: www.army.cz
Outre les hélicoptères, le groupe tactique tchèque et slovaque, appelé « battlegroup » en anglais, qui sera organisé dans le courant du second semestre 2009, est également un élément de taille dans l’optique de l’amélioration des capacités civiles et militaires d’intervention de l’UE. Henri Bentégeat :

« L’actualité commande en général les militaires. Nous avons donc, selon la priorité tchèque, d’abord orienter nos travaux vers les missions opérationnelles de l’UE, et nous ferons preuve de toute la flexibilité nécessaire. Mais les travaux de fond pour améliorer les capacités civiles et militaires de l’UE sont aujourd’hui très bien définis. Et j’ajoute que pour l’UE, le ‘battle group’ tchèque et slovaque est un élément très important de notre crédibilité. »

Le président du Comité militaire de l’UE a également détaillé le rôle de ces groupes tactiques dont deux, soit l’équivalent de deux bataillons d’infanterie (1 500 hommes), sont en état d’alerte permanente, prêts à intervenir en cas de crise localisée. Pour autant, depuis leur création il y a deux ans, l’UE n’a encore envoyé aucun de ces groupes. Et le groupe tchèque et slovaque ne devrait pas être déployé non plus dans l’immédiat :

« Non, l’UE ne compte pas les utiliser dans les missions existantes. Ces groupements tactiques, et il y en a deux en permanence en alerte, sont faits pour répondre à une situation d’urgence, soit une catastrophe, soit une nécessité d’évacuer d’urgence des populations en danger, soit une situation humanitaire dramatique, soit la nécessité d’empêcher immédiatement le développement d’une situation catastrophique. Ces ‘battle groups’ n’ont jusqu’à présent jamais été déployés, mais nous ne les avons que depuis deux ans, et je suis convaincu qu’en cas de situation vraiment grave, tous les Européens seront d’accord pour les déployer. »

De son côté, le chef d’Etat-major de l’Armée tchèque a précisé que 2 700 soldats tchèques et slovaques étaient actuellement prêts à être envoyés en mission et que 1 800 d’entre eux pourraient être détachés pour les besoins d’une éventuelle intervention décidée par l’UE.