Un crédit logement difficile et dérisoire
Commencement, lundi dernier, de la souscription au crédit logement destiné aux jeunes ménages. Il importe de faciliter la stabilité de la famille et d'améliorer la situation démographique. Intention louable, mais quelle marge entre l'intention et la réalité ? Omar Mounir.
A entendre les responsables du fonds du logement présenter leur affaire et juger l'affluence des postulants, tout va bien. Les demandeurs ont été quelque 300 jeunes, à Prague, et autant dans la ville d'Olomouc en Moravie. Tous satisfaits. Comprenez par-là qu'ils ont déposé leurs dossiers et rien d'autre. Le plafond du crédit est de 200.000 couronnes avec un intérêt de 3% payables en dix ans. Cette année l'Etat a débloqué la somme de 350 millions de couronnes, suffisants pour 1750 demandeurs.
L'octroi du crédit est, évidemment, assorti de certaines limites. Il faut avoir 36 ans au maximum. Le crédit est destiné uniquement à la construction et non l'achat d'un logement déjà construit. Il ne peut être accordé qu'à concurrence de 80m2 pour les appartements, 120m2 pour les maisons individuelles. La somme est fournie, au fur et à mesure de l'avancement des travaux et sur présentation des factures.
Des experts font d'autres observations. La demande serait grande au point que, dans deux semaines, le fonds aurait épuisé ses réserves, les conditions difficiles au point que les rebutés seraient nombreux. Les 200.000 couronnes accordées sont insuffisantes et laissent entendre que le bénéficiaire dispose d'autres sources de financement. Le fonds exige la présentation préalable d'un contrat de construction, ce qui serait difficile. Les textes ne permettent qu'une lettre d'intention. Quant à l'insuffisance de la somme accordée, d'aucuns s'en prévalent pour mettre l'initiative de ce crédit sur le compte de la campagne électorale.