Un jeune linguiste distingué par le concours de la chambre de commerce franco-tchèque
Jeudi soir, ont été remis les prix de la Chambre de commerce franco-tchèque dans trois catégories, plus une catégorie spéciale. Ce concours, une première, visait à distinguer des personnalités ou des sociétés françaises ou tchèques qui ont eu une démarche innovante visant à promouvoir le lien social, la culture, ou l’environnement. Une de ces catégories était celle de l’étudiant-chercheur, seule catégorie à recevoir, outre la reconnaissance, un chèque d’un montant de 30 000 Kc (environ 1 200 euros). C’est la thèse de Martin Svasek qui a été récompensée.
« C’est une thèse en trois parties : définition, élaboration et exploitation d’un corpus parallèle français-tchèque et tchèque-français. Un corpus parallèle, c’est un ensemble de textes qui existent en tchèque et en français. Il s’agit de traductions, soit à partir du tchèque, soit du français. Comme ça j’ai une base de données à partir de laquelle je peux faire mes recherches. »
De quel domaine s’agit-il ?
« C’est à mi-chemin entre la linguistique dite ‘de corpus’ et la linguistique pure et dure. J’utilise des outils informatiques pour avoir les données qui me servent ensuite pour une analyse purement linguistique. L’ordinateur me permet d’avoir une grande base de données de textes dans lesquels je cherche des exemples pour faire une analyse purement linguistique. »De quels textes s’agit-il par exemple ?
« Il s’agit des romans qui existent en traduction. J’ai d’abord dû chercher les textes en deux versions linguistiques. Les textes tchèques étaient plus difficiles à trouver en version française. Il y a quelques romans de Milan Kundera, ensuite, il y a Fuks, Tresnak, un peu de tout. Il fallait trouver des textes modernes, pas trop anciens, pour construire le corpus. Dans l’autre sens, c’était plus facile, j’ai cherché surtout parmi les traductions existantes des textes les plus modernes. J’ai notamment des textes de Marcel Aymé. Il y a environ dix romans en tout. »
Pourquoi avoir décidé de participer à ce concours ?
« Je trouve que c’est une bonne idée, une façon de présenter les travaux qui se font, en tchèque et en français, qui concerne les deux domaines. Mon travail est écrit en français (dans le cadre d’une co-tutelle avec l’INALCO, ndlr). Je me suis dit qu’il fallait essayer. »
Qu’est-ce que ce prix vous apporte ?
« Je ne suis plus étudiant, je viens de finir mes études. Mais c’est une bonne publicité, tout le monde ne peut pas présenter dans son CV un prix de ce genre. »
Que faites-vous maintenant, puisque vous dites que vous avez fini vos études ?
« Je travaille comme traducteur, je reste toujours à mi-chemin entre le tchèque et le français, puisque je traduis du français. »
Qui traduisez-vous ?
« Malheureusement, pas de la littérature, je traduis des textes administratifs. »
Plus d'informations sur les résultats de ce concours dans la rubrique économique de la semaine prochaine.