Un nouveau gouverneur pour la CNB
Le président de la République, Vaclav Havel, a nommé, le nouveau gouverneur de la CNB (Banque nationale tchèque - plus loin banque centrale). Cette nomination suscite de fortes controverses dans les milieux politiques. Informations par Alain Slivinsky.
Au château de Lany, où il se trouve en congé de maladie, le président de la République, Vaclav Havel, vient de nommer le nouveau gouverneur de la banque centrale. Il s'agit de Zdenek Tuma, qui en était le vice-gouverneur. Le chef de l'Etat a aussi nommé Ludek Niedermayer, vice-gouverneur, et deux nouveaux membres du conseil bancaire. Encore avant cette nomination, certains milieux politiques et le chef du gouvernement ont émis de fortes réserves en ce qui concerne la personnalité du gouverneur, qui dirige une importante institution constitutionnelle. La controverse se poursuit, car la majorité des députés sociaux-démocrates et du Parti civique démocrate (ODS) vient de soutenir, à la Chambre, l'interprétation de la Constitution et de la loi sur la banque centrale, selon laquelle, pour la nomination de son gouverneur, la contre-signature du Premier ministre est indispensable. Les chrétiens-démocrates et les unionistes sont contre une telle sorte de « guéguerre » avec le Président. Miloslav Vyborny, expert en droit des chrétiens-démocrates est, pourtant, d'accord avec cette interprétation. Le président de la Chambre et leader de l'ODS, Vaclav Klaus, pense qu'il faut respecter la loi, mais qu'il espère aussi que le bon sens vaincra. Son collègue, Ivan Langer, affirme que la nomination d'un gouverneur de la banque centrale, sans la contre-signature du Premier ministre, n'est pas valable. Selon lui, c'est la faute du Président qui voudrait décider seul, dans certaines questions. Du côté de l'opposition, on critique fermement la prise de position du gouvernement qui porterait atteinte à la stabilité de la banque centrale, donc aussi aux intérêts du pays. D'après elle, le gouvernement devrait conserver le bon sens. L'expert en droit de la social-démocratie, Zdenek Jicinsky, affirme que la contre-signature est nécessaire, mais que cela ne veut pas dire que les décisions de l'ancien gouverneur et du vice-gouverneur seraient caduques. Les décisions importantes de la banque centrale sont prises par le conseil bancaire. Le porte-parole de la CNB, Milan Tomanek, se refuse à tout commentaire, tout comme le président de la Cour constitutionnelle, Zdenek Kessler. L'affaire pourrait bien être, en effet, présentée à cette instance suprême de la justice tchèque.