Inflation à 2 % et déficit sous les 300 milliards : Petr Fiala se veut optimiste

Avant les vacances de son gouvernement qui ont débuté ce lundi pour deux semaines, le Premier ministre, Petr Fiala (ODS), a fait part de ses objectifs dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Durant cet entretien, le dirigeant conservateur est longuement revenu sur le thème de l’inflation qui demeure une préoccupation majeure de nombreux Tchèques.

Petr Fiala | Photo: René Volfík,  iROZHLAS.cz

« Tout d’abord je tiens à dire que je suis heureux que l’inflation soit à nouveau inférieure à 10 %. Ce n’est, bien sûr, qu’un seuil psychologique et symbolique, mais c’est une très bonne nouvelle que l’inflation baisse. Il n’y a aucune raison de penser que nous reviendrons à un taux à deux chiffres. Au contraire, l’année prochaine nous pourrions même approcher les 2 %, ce qui correspond à l’objectif à long terme en matière d’inflation de la Banque nationale tchèque. »

Dans ce même entretien publié dimanche 30 juillet, le chef de la coalition gouvernementale a mis un point d’honneur à défendre la politique de son cabinet, alors que l’inflation semble en recul depuis quelques temps. Pendant une dizaine de minutes, Petr Fiala a insisté sur les quatre axes qui ont guidé sa politique ces derniers mois pour enrayer l’inflation : la réduction du déficit budgétaire, la baisse des coûts liés à l’énergie, le contrôle des prix des denrées alimentaires et de ceux du carburant.

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« Dès notre arrivée au gouvernement, nous avons ajusté le budget pour 2022 préparé par le gouvernement Babiš qui, à notre avis, était hyperinflationniste. Nous avons réduit les dépenses de 80 milliards de couronnes. Cette mesure nous a permis de réduire le déficit et nous allons continuer dans cette voie. Cette année, nous avons préparé un plan de relance qui améliorera considérablement la situation en matière d’endettement et de déficit. Le déficit sera réduit de 94 milliards l’année prochaine. Pour ce qui est du déficit de l’année en cours, le déficit sera inférieur à 300 milliards de couronnes. Il est très probable que nous parvenions à tenir ce chiffre d’ici à la fin de l’année. »

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Outre la question de la « rigueur budgétaire », Petr Fiala a rappelé que grâce à un plafonnement des prix et à la suppression de la taxe sur les énergies renouvelables, les prix de l’énergie avaient pu enregistrer une nette diminution au cours des derniers mois. Le Premier ministre s’est, à cet égard, félicité de la coopération en la matière à l’échelle européenne qui a permis d’y parvenir.

Pour ce qui est des prix de l’alimentation, le gouvernement a, selon son chef, veillé à ce que « personne n’abuse de la situation pour faire de grandes marges ». Il en est de même pour le carburant, dont le prix, toujours selon le Premier ministre tchèque, serait revenu à son niveau d’avant-guerre.

Les critères de Maastricht en ligne de mire

Un taux d’inflation autour de 9 % ne satisfait toutefois pas le chef du gouvernement qui vise les 2 % l’année prochaine, tout en réduisant le déficit budgétaire afin de respecter les critères de Maastricht censés conditionner l’entrée potentielle du pays dans la zone euro.

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« L’année prochaine nous devrions atteindre un critère-clef de Maastricht, à savoir que le déficit budgétaire soit inférieur à 3 % [du PIB national]. Je voudrais juste rappeler qu’en 2021, lors de la dernière année du gouvernement Babiš, celui-ci était au-dessus de 5 %. Ce serait donc une bonne nouvelle pour la République tchèque et ce serait un signal clair envoyé à l’international que notre économie se porte mieux. »

Dans son entretien, Petr Fiala a tenu à se montrer rassurant en présageant des jours meilleurs pour l’économie tchèque, alors que le pays figurait, ces derniers mois encore, parmi les États de l’Union européenne où l’inflation était la plus forte. En septembre dernier, l’inflation avait atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 1993 avec un taux de 18 %. Celui-ci s’établirait aujourd’hui autour de 9,7 %.

L’entretien accordé par le Premier ministre a également été l’occasion pour le chef du gouvernement de défendre sa politique et de répondre aux attaques récurrentes de son rival dans l’opposition, l’ancien Premier ministre Andrej Babiš (ANO), qui déplore, lui, une « tragédie nationale », et dont la formation caracole en tête des sondages d'opinion.