Un rebondissement dans l'affaire Nova
L'affaire de la télévision privée tchèque Nova est entrée dans une étape dramatique. Vaclav Richter tâchera de résumer la dernière évolution de cette affaire bien compliquée.
La télévision Nova ne se contente pas seulement d'amuser le public tchèque par ses programmes, en grande partie américains, elle est devenu elle-même héroïne d'un feuilleton interminable qui a déjà mobilisé la justice et la police et qui ne manque pas de rebondissements spectaculaires. C'est l'arrestation de Ales Rozehnal, avocat du chef de Nova, Vladimir Zelezny, et la perquisition dans les locaux de la télévision à Prague-Barrandov qui ont attiré de nouveau, ces derniers jours, l'attention des médias sur cette affaire qui risque de coûter cher non seulement aux propriétaires de cette chaîne mais aussi à l'Etat tchèque. Rappelons les faits. En 1993 la télévision Nova est créée avec la participation de la société américaine CME de Ronald Lauder. Elle devient bientôt la chaîne la plus suivie et la plus lucrative de notre pays. En 1999, le chef de Nova, Vladimir Zelezny rompt avec la CME et celle-ci l'accuse d'abus de confiance et escroquerie. L'affaire passe devant les tribunaux d'arbitrages internationaux. Parmi les accusés il y a aussi l'Etat tchèque auquel CME reproche d'avoir rendu possible les transactions douteuses de Vladimir Zelezny grâce auxquelles ce dernier est devenu l'un des hommes les plus riches de Tchéquie. Toute la République tchèque suit désormais la lutte sans merci entre les avocats de Ronald Lauder et ceux de Vladimir Zelezny. La CME réussit à faire saisir les biens de Zelezny et elle l'accuse de falsification de documents. Il fait aussi face à des poursuites en fraude fiscale. De plus, les cours d'arbitrage internationales ne semblent pas lui avoir été favorables. Enfin, dimanche dernier, son avocat, Ales Rozehnal, est mis en état d'arrestation, et mardi, les locaux de Nova font l'objet d'une perquisition. Le journal Mlada fronta Dnes laisse entendre que ces derniers événements pourraient signifier que la police s'est lancée sur une nouvelle piste et que les charges contre Zelezny et ses hommes pourraient être encore plus importantes. Malgré cela le chef de Nova ne dépose pas les armes. Il cherche un partenaire stratégique, sa télévision continue à émettre et il prépare l'implantation de Nova en Slovaquie.