Une annonce de Kryštof pour Coco, la graine d’ange de Charlie

Charlie Straight, foto: ČTK

Dans le monde, qui dit Coco dit forcément Chanel, symbole de l’élégance française. En République tchèque, qui dit Coco dit aussi Chanel bien sûr, mais dit aussi Charlie Straight depuis un peu plus d’un an désormais. « Coco », c’est en effet le titre de la chanson qui a été élue meilleure chanson tchèque de l’année 2012 samedi dernier lors de la cérémonie de la remise des prix des Anges (Ceny Anděl), équivalent local des Victoires de la musique en France. Une cérémonie au cours de laquelle « Inzerát » du groupe Kryštof a reçu l’Ange du meilleur album 2012, tandis que le groupe Zrní (« grains » en français), ces petites graines que nous vous conseillions récemment de becqueter car elles ont le goût de l’opium, a été désigné « Découverte de l’année ». « Coco » et Charlie Straight, « Inzerát » (« Annonce » en français » et Kryštof ou encore donc Zrní avec l’album « Soundtrack ke konci světa »... OK, c’est notre boulot, mais il s’agit là quand même, et il faut le dire, d’autant d’événements que nous avons évoqués récemment dans ce « Dimanche musical »... Tour d’horizon du palmarès des Anges 2012...

Charlie Straight,  photo: CTK
Grande révélation sur la scène musicale tchèque en 2009 avec l’album « She’s a Good Swimmer » qui, à l’époque, lui avait déjà valu l’Ange de la « Découverte de l’année », Charlie Straight, le groupe de Třinec qui chante en anglais, a fait mieux que confirmer en 2012 avec son deuxième album « Someone with a Slow Heartbeat ». « Coco » est donc l’un des morceaux les plus réussis de cette galette, et même le meilleur selon l’Académie de la musique populaire qui remet les Anges. Charlie Straight était également prétendant au titre de « Groupe de l’année », mais dans une catégorie où la concurrence était particulièrement relevée cette année, c’est finalement un autre groupe de Moravie du Nord, cette fois d’Ostrava, qui a raflé la mise.
Kryštof,  photo: CTK
Kryštof a été récompensé grâce à « Inzerát », un album sorti en octobre dernier et qui était le premier du groupe depuis deux ans et demi. Kryštof étant l’un des groupes les plus populaires de ces dix dernières années en République tchèque, autant dire qu’il s’agissait d’un événement très attendu par le public et la critique tchèques. Et ceux-ci n’ont visiblement pas été déçus puisque « Inzerát » a reçu l’Ange de l’album de l’année... Voici deux chansons de ce qui a donc été considéré meilleur album tchèque de l’année : « Inzerát » et « Křídla z mýdla »...

Jaromír Nohavica,  photo: CTK
Cette ballade que vous venez d’entendre, « Křídla z mýdla », est particulièrement intéressante, car pour « Inzerát », le dixième album dans l’histoire du groupe, Kryštof a fait intervenir deux autres chanteurs bien connus de Moravie du Nord, et notamment Jaromír Nohavica, dont le succès auprès du grand public ne s’est pas démenti en 2012. Son nouvel album « Tak mě tu máš » (« Me voilà ») n’a certes pas valu le prix du meilleur album ou de la meilleure chanson de l’année à Jaromír Nohavica, mais le « Barde d’Ostrava » a quand même reçu l’Ange du disque le plus vendu de l’année après près de 38 000 exemplaires...

Zrní,  photo: CTK
Et puis ce tour d’horizon du palmarès des Anges serait forcément incomplet sans l’évocation de Zrní et le becquetage de quelques graines de rock, folk et électro... Un cocktail de « poésie énergétique » - ou « d’énergie poétique » peu importe, on vous laisse le choix – qui a valu à cette bande de potes de la non moins énergétique et poétique ville de Kladno le titre de « Découverte de l’année ». Voici deux chansons que nous avons particulièrement appréciées en concert : « Rychta » et « Hýkal ». Elles sont tirées de « Soundtrack ke konci světa », l’album qui a donc valu une statutette à Zrní...

Pavel Bobek,  photo: CTK
On se quitte en n’oubliant pas non plus que Pavel Bobek, à 76 ans, a quant à lui été introduit au Hall of Fame de la musique tchèque, ou Temple de la renommée comme diraient nos amis québecquois... Avec un nom pareil, dont nous vous passons la traduction, Pavel Bobek ne pouvait être qu’une légende en République tchèque... On rigole, on se moque (gentiment, hein), mais cela lui vaudra un prochain Dimanche musical... Nazdar !