Une brochure niant l'Holocauste distribuée dans les écoles tchèques

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Une brochure intitulée « Osvetim - fakta versus fikce » - « Auschwitz - les faits contre la fiction » a été envoyée ces derniers jours à plusieurs professeurs de collèges et lycées tchèques. Selon ses distributeurs, ce livre, qui nie le génocide des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, propose « un regard très intéressant et nouveau sur l'histoire du XXe siècle ».

« Les nouvelles connaissances cachées sur l'Holocauste » : tel est le sous-titre de la publication qui remet en cause la Shoah et l'extermination de six millions de Juifs. Pour le président de la Fédération des communes juives, Jiri Danicek, l'ouvrage, qu'il considère comme « très dangereux », est « l'exemple type de la négation actuelle de l'Holocauste, négation qui sous prétexte de la liberté de parole et grâce à sa présentation sous forme d'étude scientifique s'efforce de faire douter de l'existence de chambres à gaz et de l'extermination en masse des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale ». Toujours selon Jiri Danicek, « les thèses présentées dans cet opuscule sont en contradiction avec le droit tchèque ». D'ores et déjà, le ministère de l'Education nationale, averti par les enseignants, a d'ailleurs porté plainte contre l'expéditeur de la brochure.

Jiri Danicek
En l'an 2000 déjà, la police tchèque s'était intéressée au livre qui, pour la première fois, avait été distribué dans le pays. Personne n'avait cependant fait l'objet de poursuites, l'ouvrage ayant été imprimé en Belgique et la police n'ayant alors retrouvé la trace ni de l'auteur ni des distributeurs.

Cette fois, l'envoi a été accompagné d'une lettre signée Pavel Fabian, un personnage qui se présente comme le président de l'Institut d'enseignement national, une association inconnue des services de la police mais qui, selon la presse pragoise, serait proche des mouvements néonazis. Dans cette lettre d'introduction, Pavel Fabian évoque notamment Ernst Zundel, un négationniste allemand extradé par le Canada et inculpé en Allemagne, entre autres pour incitation à la haine raciale. Le procès de celui dont les procureurs de Mannhein affirment qu'il est « connu internationalement en tant que leader de la droite » et contre lequel quatorze chefs d'accusation ont été retenus, dont antisémistisme et négation du génocide des Juifs, ce qui est considéré comme un crime en Allemagne, a débuté voilà de cela deux semaines. Le 28 octobre dernier, des néonazis tchèques avaient d'ailleurs manifesté leur soutien à Ernst Zundel devant le bâtiment de l'ambassade d'Allemagne à Prague. Le verdict du procès d'Ernst Zundel devrait être rendu le 24 novembre. D'ici-là, la police tchèque poursuivra, elle, son enquête.