Utiliser plus efficacement les fonds européens, la priorité du gouvernement en 2015
Le président Miloš Zeman ayant formulé ses vœux dès le 26 décembre, la télévision publique a sollicité le Premier ministre Bohuslav Sobotka pour faire un bilan de l’année 2014 le jour du Nouvel An. Chef du gouvernement depuis le 17 janvier 2014, le leader social-démocrate a livré une évaluation positive de l’année écoulée et a également abordé les perspectives de son gouvernement pour 2015, dont la priorité sera de renforcer la capacité de la République tchèque à utiliser l’argent provenant des fonds européens de manière efficace.
« J’espère que cela a été une année de changement positif. Nous avons créé un gouvernement de coalition tripartite sur la base des élections législatives de 2013. Nous avons eu seulement onze mois pour faire adopter les réformes que nous considérions les plus importantes. Au cours de l’année 2014, le gouvernement avait trois priorités. La première était la relance économique et le soutien à l’emploi. Tandis que dans le passé les gouvernements menaient une politique de coupures budgétaires, nous avons pour notre part commencé à investir. En deuxième lieu, il a fallu corriger certaines réformes votées par les gouvernements de droite, notamment à travers la suppression des frais chez le médecin. Enfin, nous nous sommes concentrés à améliorer notre image auprès de nos partenaires européens et dans l’OTAN. »
En effet, les salaires des travailleurs sociaux, du personnel médical, des enseignants et des policiers enregistrent une hausse en 2015. Le salaire minimum a augmenté de 700 couronnes (environ 25 euros), pour se situer à 9 200 couronnes, près de 335 euros. Tels sont les dossiers que le gouvernement qualifie de succès. Néanmoins, plusieurs défis restent à relever en 2015. Il faudra mener à bien la mise en place de la loi sur la fonction publique. Pour superviser la transformation de la fonction publique, il convient tout d’abord de désigner un directeur des ressources humaines et un adjoint au ministre de l’Intérieur. Or, à la mi-décembre, la commission chargée de leur sélection a annulé le premier appel à candidatures. Seulement trois candidats se sont présentés pour se partager ces deux postes et aucun ne remplissait les critères exigés. Bohuslav Sobotka livre son commentaire à ce sujet :« Lors d’un appel à candidatures, nous ne sommes pas censés aller chercher un candidat. Au contraire, c’est l’occasion pour les candidats de se présenter. J’étais moi-même surpris par le faible nombre d’intéressés. Maintenant, il faut lancer un second appel à candidatures et espérer que nous arriverons à mieux diffuser l’information. En réalité, nous ne pouvons pas procéder autrement. Il faut passer par un appel à candidatures pour être transparent. Il ne faut pas trop assouplir les critères car la personne sera le garant du bon fonctionnement de l’ensemble de l’administration. Nous allons donc lancer un deuxième appel à candidatures et j’espère qu’il sera couronné du succès. » En attendant, la commission de désignation a renouvelé son appel et la date limite du dépôt des dossiers est ce vendredi. Il reste à voir si le défi de mettre en place une fonction publique professionnelle attire de nouveaux candidats.19 ébauches de projets de loi, 25 projets de loi et 78 amendements se trouvent au programme du gouvernement pour l’année 2015. Dans ce tout, Bohuslav Sobotka voit clairement certaines priorités :
« Nous devons commencer à utiliser les fonds européens avec davantage d’efficience. Notre capacité dans ce domaine influe sur la relance économique et sur le taux d’emploi. Il s’agit de milliards de couronnes supplémentaires qui pourraient circuler dans l’économie tchèque. En 2015, nous allons également présenter des projets de loi, notamment sur la simplification des règles dans le domaine du bâtiment ainsi que sur le logement social. Dans la première moitié de cette année, nous voudrions également achever la première version de la loi sur l’énergie. »
Le gouvernement semble bénéficier pour l’heure de la l’opinion favorable d’une bonne partie de la société tchèque si l’on en croît différents sondages. Les Tchèques auraient plus confiance dans les institutions et auraient revu à la hausse leurs attentes pour la nouvelle année. Dans un sondage réalisé récemment par l’agence Median, 44% des répondants craignaient de perdre leur emploi dans l’année à venir quand pour 2013, cette proportion s’élevait à 61%.