Václav Brožík, peintre de l'histoire tchèque
Représentant de la peinture historique académique, représentatif de la génération du Théâtre National, Václav Brožík est le peintre tchèque le plus célèbre d'Europe dans le dernier quart du XIXe siècle.
Václav Brožík est né le 5 mars 1851 dans le village de Železný Hamr près de Plzeň. Issu d'une famille pauvre, il est diplômé de l'Académie de Prague, puis part en Allemagne, où il étudie l'art d'abord à l'Académie de Dresde, puis à l'Académie de Munich. En 1876, il part pour Paris, où il gagne rapidement la reconnaissance de la critique et du public.
Son parcours a été aidé par son mariage avec la fille d'un riche financier et marchand d'art, Charles Sedelmeyer. Pendant de nombreuses années, Brožík vécut alternativement entre Paris et Prague, où à partir de 1893 il voyagea principalement pour enseigner à l'Académie.
Auteur de peintures historiques
La renommée de Brožík est venue pratiquement "du jour au lendemain" en 1878, quand il a présenté la toile monumentale sur le mariage du roi tchèque et hongrois Ladislav Pohrobek à la cour française de Charles VII, pour laquelle il a remporté une médaille d'or au Salon de Paris.
Pour ses œuvres, Brožík a souvent choisi des thèmes liés aux Hussites, aux Habsbourg ou à la défenestration de Prague.
Mais à la fin du XIXe siècle, le style de peinture réaliste et relativement pompeux de Brožík est quelque peu méprisé par la génération montante, qui rejetait le réalisme conservateur par opposition au nouvel Art nouveau ou symbolisme de l'époque.
Ses grandes compositions historiques de l'histoire tchèque, censées renforcer la conscience nationale, souffrent selon les critiques d'un excès de la théâtralité. La rapidité et la ténacité du peintre (il peint un tableau grand format en une semaine) ne suffisent pas à comber selon ses critiques un côté trop superficiel, un déssin top sec et une couleur trop décorative.
Cependant, l'attitude sévère des modernistes de l'époque n'a jamais été partagée par les visiteurs des galeries. Cent ans plus tard, en 2003, la dernière grande exposition de Brožík à Prague a rencontré un intérêt public enthousiaste.
Václav Brožík était chevalier de la Légion d'honneur, membre de l'Académie des Beaux Arts de Paris et de l'Académie tchèque des sciences et des arts. En 1897, il a été anobli par l'empereur François-Joseph I. Il mourut le 15 avril 1901 à Paris d'une insuffisance cardiaque. Il n'avait que cinquante ans. Václav Brožík est enterré au Cimetière de Montmartre à Paris.