Vaclav Havel, ex-président depuis un an
Le 2 février 2003, treize ans après son entrée en fonction, Vaclav Havel quittait son poste de président de la République tchèque. Qu'a-t-il fait, qu'est-il devenu depuis ?
Aucune de ces intentions ne s'est finalement réalisée. Certes, Vaclav Havel a su se faire très discret en République tchèque. Son soutien à la campagne « Oui à l'Europe », peu avant le référendum de juin, aura été l'un de ses rares engagements publics. A quelques occasions, il est également sorti de son silence pour critiquer, indirectement, le comportement populiste et l'euroscepticisme de son successeur, Vaclav Klaus. Mais sur la scène internationale, le philosophe opposant à la globalisation est resté une personnalité éminemment sollicitée. Un ardent défenseur des droits de l'homme qui vient d'être nominé pour la neuvième fois au prix Nobel de la paix et qui a reçu pas moins de cinq distinctions d'Etat, dont le prix de la paix Mahatma Gandhi, en Inde, et la Médaille de la Liberté des mains du président américain George W. Bush.
Plus généralement, c'est d'ailleurs en rapport avec l'étranger, à une échelle plus vaste que celle trop réduite de la République tchèque, qu'il semble désormais concevoir son rôle. Les mouvements dissidents à Cuba, en Biélorussie, au Tibet, au Vietnam et en Birmanie bénéficient ainsi de tout son soutien. Cuba, notamment, a été l'objet de la création d'un Comité international regroupant plusieurs hautes personnalités politiques et dont il est l'un des principaux initiateurs et animateurs. Mais cette année a aussi été, entre autres, l'occasion d'une nouvelle rencontre avec son ami le dalaï-lama, chef de l'opposition à l'occupation chinoise au Tibet.
Toujours ennuyé par ses graves problèmes de santé, Vaclav Havel n'a donc, semble-t-il, rien perdu, à 67 ans, de la force morale qui l'a toujours animée. Rien à voir par conséquent avec le sujet de sa prochaine pièce de théâtre qui sera basée sur Le Roi Lear et racontera l'histoire d'un homme tellement dépendant du pouvoir qu'il s'effondre quand il le perd.