Vaclav Havel prend la défense des dissidents cubains et condamne le régime de Fidel Castro

Oswaldo Paya et Vaclav Havel, photo: CTK

Dans une interview exclusive accordée, jeudi 10 avril, à Radio Marti, station de radio d'opposition au régime de Fidel Castro, Vaclav Havel a vivement critiqué les lourdes peines d'emprisonnement qui ont été prononcées, à La Havane, dans le courant de la semaine dernière, à l'encontre de 75 dissidents cubains. Depuis la fin de son mandat, début février, c'était la première fois que l'ancien président de la République tchèque s'exprimait publiquement sur un sujet politique.

Oswaldo Paya et Vaclav Havel,  photo: CTK
Après s'être déjà engagé plusieurs fois par le passé dans la cause cubaine, Vaclav Havel, lui-même ancien dissident persécuté à l'époque du régime communiste, s'est déclaré « effrayé » par la vague de répression qui a frappé les dissidents et les pratiques d'un régime castriste qu'il qualifie comme étant « aux abois ».

A l'égard des opposants à l'un des derniers bastions communistes dans le monde, Havel a estimé que « leurs efforts, leur ardeur et leur sens du sacrifice avaient un sens profond pour l'avenir de Cuba, et ce sans tenir compte des moyens et de l'horizon dans le temps qui permettront d'aboutir à un changement de régime ». Il a poursuivi en affirmant que « Cuba libre aura un potentiel moral sur lequel il pourra s'appuyer », avant d'encourager les dissidents emprisonnés, pour la plupart des journalistes indépendants, des écrivains et des défenseurs du projet Varela - projet qui, à l'instar de la Charte 77 en ex-Tchécoslovaquie, réclame des changements démocratiques par la voie constitutionnelle - à ne pas faiblir dans leur lutte : « Je tiens à ce que les incarcérées sachent que le monde pense à eux, qu'ils ont toutes nos sympathies et qu'ils ne doivent pas perdre espoir. Ils se doivent de supporter avec philosophie les dures conditions d'emprisonnement. Personnellement, je suis persuadé qu'ils ne resteront pas enfermés longtemps ».