Vaclav Klaus contre l'unification de l'Europe

Sensation au Parlement européen, à Bruxelles : le président de la Chambre des députés tchèques s'est déclaré contre l'unification de l'Europe. Détails et réactions par Alain Slivinsky.

Vaclav Klaus, président de la Chambre des députés et leader de la principale formation de l'opposition, le Parti civique démocrate, parti de droite, s'est prononcé pour l'arrêt de l'unification de l'Europe. Tout son discours a été en contradiction avec les propos tenus par les députés du Parlement européen et les présidents des parlements des autres pays candidats à l'entrée à l'Union européenne. Il paraît que l'auditoire était, littéralement figé, lorsque Vaclav Klaus s'est prononcé pour que la prochaine conférence intergouvernementale, qui devrait décider de l'avenir de l'Union européenne, arrête « l'unification rampante et silencieuse » du continent. Il a appelé au maintien des parlements nationaux. Vaclav Klaus a, aussi, critiqué l'Union européenne qui exploite, selon ses propos, les attaques terroristes du 11 septembre pour imposer sa propre intégration... Selon Klaus, il est indispensable d'arrêter le passage de « l'intergouvernemental » au « supranational ». Les racines du terrorisme résident, d'après lui, dans les positions et les idéologies antilibérales, antidémocratiques, antimarché, anticapitalistes et antiaméricaines, que l'on peut décerner dans le monde actuel... Pour Lubomir Zaoralek, du parti social-démocrate au pouvoir, et chef de la Commission parlementaire, les paroles de Vaclav Klaus reflètent l'ignorance délibérée d'autres opinions et représentent un acte déloyal, de la part d'un des plus hauts représentants de la République tchèque. Zaoralek, encore avant le voyage de Klaus à Bruxelles, lui avait demandé de respecter l'opinion des autres partis politiques tchèques, représentés à la Chambre. Selon Zaoralek, Klaus nuit à la Tchéquie, car il crée le brouillard autour des objectifs de politique étrangère du pays. Le député rappelle, aussi, que Klaus avait, récemment, comparé l'Union européenne au feu Comecon. Des déclarations à scandale de Vaclav Klaus, mais qui n'aident, en rien, la Tchéquie. Le vice-président du Parti civique démocrate, Jan Zahradil, affirme que le discours de Vaclav Klaus n'est pas une surprise, car il reflète l'opinion du parti. Le Vice-premier ministre, Pavel Rychetsky, de déclarer que si Klaus qualifie le processus d'intégration de l'Europe « de processus rampant et silencieux », il n'a rien compris au principe de base de l'unification de l'Europe. Pour Karel Kühnl, leader de la coalition des Quatre (formation de quatre partis de l'opposition), l'opinion de Klaus est une opinion isolée, mais toujours citée, alors que toutes les autres opinions sont différentes. Selon Kühnl, le processus d'unification a été adopté par tous les pays membres, les nations de ces pays, et c'est un processus qui a fait ses preuves. Vaclav Klaus continue donc d'être une sorte « d'enfant terrible » de la scène politique tchèque...