Vainqueur du Tour de Suisse, Roman Kreuziger pourrait être une des attractions du Tour de France
Roman Kreuziger a remporté, dimanche, le Tour de Suisse cycliste. A 22 ans, le Tchèque, champion du monde junior sur route et vice-champion du monde juniors du contre-la-montre en 2004, a non seulement signé la plus belle victoire de sa jeune carrière dans le peloton professionnel mais aussi un des plus grands succès dans l’histoire du cyclisme tchèque. Une victoire qui n’est pas passée inaperçue dans son pays, où, à un peu plus d’une semaine du départ du Tour de France auquel Roman Kreuziger participera pour la première fois, les médias se découvrent un intérêt soudain pour le cyclisme.
« Je dois dire que je ne réalise pas encore très bien ce qui m’arrive. Bien sûr, je sais que ce résultat a une grande valeur et a eu un certain retentissement dans les médias tchèques et parmi les gens qui s’occupent du cyclisme, mais aussi à l’étranger, surtout le dernier jour. Les journalistes ont fait savoir que quelqu’un d’aussi jeune que moi ait pu battre des coureurs aussi expérimentés que Klöden, Kim Kirchen et d’autres. »
Sur les routes helvètes, Roman Kreuziger s’est emparé du maillot jaune de leader lors de l’avant-dernière étape, samedi, un contre-la-montre en côte long de 25 kilomètres. Dans les Alpes suisses, le jeune Tchèque, jusqu’alors essentiellement réputé pour ses talents de rouleur, a prouvé que les cols et les pentes pouvaient également constituer son terrain de prédilection. Au sommet du col de Klausen, à 1948 mètres d’altitude, le coureur de l’équipe italienne Liquigas a ainsi relégué à 16’’ le grimpeur vénézuélien Jose Rujano, à 17’’ Andreas Klöden, deuxième du Tour de France en 2004 et 2006, et à plus d’une minute le Luxembourgeois Frank Schleck, annoncé comme l’un des vainqueurs potentiels de la Grande Boucle, qui s’élancera de Brest le 5 juillet.Un Tour de France qui constitue désormais le principal objectif de Roman Kreuziger. Mais pour sa toute première participation au Tour, qui constituera seulement la deuxième course à étapes de trois semaines de sa carrière (après la Vuelta la saison dernière), le Tchèque se veut prudent. C’est donc avec des ambitions mesurées, apprendre et emmagasiner de l’expérience, qu’il se présentera en Bretagne :
« Beaucoup de gens font de moi un favori mais je veux rester les pieds sur terre et garder à l’esprit la différence qui existe entre les courses d’une dizaine de jours comme le Tour de Suisse et celles de trois semaines comme le Tour de France. Mon objectif sera donc de rester avec les meilleurs pendant les dix premiers jours et avant les premières grandes difficultés. Après, selon ma position et mon état de forme, nous déciderons avec mon équipe si je peux courir pour une bonne place au classement général ou alors s’il vaut mieux tenter des coups et des échappées dans des étapes de montagne avec le risque de terminer les étapes suivantes avec une heure de retard. »Pour mieux se préparer au grand rendez-vous de la saison, Roman Kreuziger a décidé de faire l’impasse sur le championnat de République tchèque dimanche prochain. Et avant de mieux le découvrir en action sur les routes de France en juillet, rendez-vous pour un portrait de la nouvelle étoile montante du cyclisme tchèque dans la prochaine rubrique sportive de Radio Prague, lundi.