Verdict dans l’affaire des incendiaires de Vítkov
C’est dans la matinée de ce mercredi qu’est tombé le verdict dans l’affaire de l’attaque extrémiste contre une famille rom dans la ville de Vítkov en Moravie du Nord. Les peines pour les quatre jeunes accusés dans cette affaire sont encore plus élevées que prévue.
« Ce que j’ai vu, et les documents qui ont été confisqués à ce groupe, témoignent d’une façon tout-à-fait évidente qu’il s’agit de sympathisants de la mouvance néo-nazie tchèque, sympathisants très actifs dont le lien avec ce mouvement est très fort. »
L`affaire, très suivie par les médias, ranime le débat sur la recrudescence de l’extrémisme parmi les jeunes Tchèques. Le procès contre les quatre incendiaires commence le 11 mai dernier et se déroule dans une atmosphère d’excitation générale. C’est que constate aussi Zdeněk Zbořil, politologue qui se spécialise dans la problématique de l’extrémisme :
« J’ai pour ma part été très impressionné par la façon dont le président du tribunal a mené ce procès. Il était sous une forte pression qui était bien sûr aussi médiatique. L’hystérie provoquée par cette affaire était très défavorable à l’impartialité du procès. Si le procès a duré aussi longtemps, c’était donc probablement dû au fait que le président du tribunal craignait de subir l’influence de ces pressions et de cette hystérie passagère. »C’est donc ce mercredi qu’est tombé le verdict contre Jaromír Lukeš et Václav Cojocaru de la ville d’Opava, Ivo Müller et David Vaculík de Horní Benešov, les quatre protagonistes de ce procès. Le Cour régionale d’Ostrava les a reconnus coupables et les a condamnés pour tentative de meurtre et destruction de biens d’autrui. David Vaculík, Ivo Müller et Jaromír Lukeš sont condamnés à des peines de prison ferme de 22 ans, Václav Cojocaru à une détention de 20 ans. Ils seront aussi obligés de payer d’importants dédommagements à la partie civile. Zdeněk Zbořil résume les retombées de ce procès et son importance pour la société tchèque :
« Je pense que de nombreux jeunes gens se rendront compte (et il s’agit surtout de jeunes gens qui s’identifient avec ce qu’on appelle l’extrémisme de droite), ils se rendront donc compte qu’ils doivent assumer la responsabilité de leurs actes. Ils réaliseront qu’il n’y qu’un pas de l’acte au crime et que la civilisation humaine exige, depuis trois millénaires, que le crime soit puni. »
L’affaire est cependant loin d’être terminée car les quatre jeunes hommes ont fait appel.