Vive émotion en Pologne et en Tchéquie après un coup de grisou à Karviná

Photo: ČTK/Jaroslav Ožana

Treize personnes, parmi lesquelles douze Polonais et un Tchèque, sont mortes et dix autres ont été blessées, jeudi, victimes d’un coup de grisou survenu dans une mine de Karviná, en Moravie-Silésie, dans l’est de la République tchèque. L’accident a suscité une vive émotion dans les deux pays.

Photo: ČTK/Jaroslav Ožana
Le dernier accident à Karviná remontait à janvier dernier. A l’époque, un mineur, lui aussi polonais, avait trouvé la mort. Mais la raison du drame, un accident lors du transport des employés entre les différents puits de mines, était alors tout autre que l’explosion de ce jeudi provoquée par l’accumulation et l’explosion de méthane dans des galeries situées à une profondeur de 880 mètres. Dès ce vendredi matin, les Premiers ministres tchèque et polonais se sont rendus sur les lieux. Et comme son homologue Mateusz Morawiecki, Andrej Babiš a d’abord fait part de son émotion avant d’évoquer plus concrètement l’état des lieux :

« Bien évidemment, nous souhaitons tous que les secouristes puissent opérer auprès des victimes le plus vite possible. Malheureusement, la situation est telle qu’ils se retrouveraient menacés eux aussi. Il convient donc de mettre en place les mesures de protection et les barrières de sécurité. Les inquiétudes des familles sont légitimes et nous les comprenons parfaitement. C’est aussi notre volonté, mais nous ne pouvons pas faire autrement que de tenir compte de l’ensemble de la situation. »

L'explosion est survenue un peu après 17 heures à la mine CSM, propriété du groupe OKD, à quelque 300 kilomètres à l'est de Prague.

Photo: ČTK/Jaroslav Ožana
En septembre dernier, le gouvernement tchèque avait pris la décision d’autoriser OKD à continuer d’exploiter du charbon jusqu’en 2030. OKD, privatisée en 2004 et qui avait subi une profonde réorganisation interne suite à sa mise en faillite en 2016, affiche depuis peu de meilleurs résultats et même des profits. Initialement, le plan de réorganisation tablait pourtant sur l’arrêt progressif de l’exploitation du charbon dans la région d’ici 2023, mais le Premier ministre Andrej Babiš avait alors estimé que l’entreprise était en bonne santé économiquement, d’où l’idée de repousser la date d’arrêt de l’exploitation du minerai.

A Karviná, qui se situe à un jet de pierre de la frontière avec la Pologne et où travaillent de nombreux ouvriers polonais, Mateusz Morawiecki a qualifié l’accident « d’immense tragédie ». Le chef du gouvernement polonais a expliqué que toute intervention de secours était compliquée par la température élevée, environ 200 °C, sur le lieu du drame. En attendant, dimanche sera jour de deuil national en Pologne.