Vos lettres : l’avenir des ondes courtes, l’enseignement tchèque et la cuisine d’automne

« Aujourd’hui dimanche 25 octobre, j’ai profité du changement d’heure pour vous écouter sur 9860kHz où la réception a été excellente durant toute l’émission. Il est bien évident que je vais, comme de nombreux auditeurs je le pense, commenter l’information que vous avez donnée sur Radio Prague et les mesures qui pourraient vous frapper avec les restrictions budgétaires demandées par votre ministère. » C’est par cette lettre signée Frédérique et Hervé Brien, de Talence, que commence, chers amis de Radio Prague, ce magazine hebdomadaire réservé à vos courriers.

Hervé Brien, un de nos auditeurs et correspondants assidus, écrit : « Philippe Marsan évoquait l’arrêt définitif des émissions, vous parlez de réduction, ce qui n’est pas la même chose. Dans tous les cas, quelque chose va se passer concernant votre station et cela nous inquiète. Combien d’auditeurs ont commencé l’écoute des stations internationales par Radio Prague ? J’en connais plus d’un, quelle que soit l’époque. Quel formidable vecteur de découverte de la République tchèque qu’est votre radio ! Sans Radio Prague, nous ne serions jamais venus visiter votre pays, nous ne nous serions jamais intéressés à son histoire et nous n’aurions pas appris à vous apprécier. Il est vrai que l’écoute de la radio en ondes courtes est certainement en perte de vitesse par rapport à l’écoute par Internet, ce que je fais également de temps en temps, mais que ce soit pendant les heures sombres de votre histoire ou depuis le retour à la démocratie dont vous fêtez le 20e anniversaire cette année, vos émissions ont toujours contribué à vous faire connaître et reconnaître. Espérons que dans le pire des cas, nous assistions à une réduction du nombre de diffusions, sans toucher aux diverses rédactions qui nous informent. »

Merci, Hervé Brien, pour cette réaction, pour votre soutien et votre appréciation de notre travail. Hélas, pour l’instant, nous ne pouvons rien vous dire de plus que notre collègue Jarka Gissübelova, il y a une semaine... En 2010, Radio Prague verra très probablement son budget réduit de 20%. Les mesures concrètes font à présent l’objet de discussions entre la direction de notre station et le ministère des Affaires étrangères. Nous sommes aussi impatients que vous de connaître leur résultats. Merci également, Hervé Brien, pour ce message chaleureux que vous m’avez adressé à la fin de votre courrier : en faisant allusion à la conférence sur la littérature tchèque traduite en français que j’avais eu le plaisir d’animer, en septembre, dans deux villes près de Bordeaux, vous écrivez ceci : « j’ai offert à ma belle-mère pour son anniversaire trois livres : L’année du Jardinier, Mémoires Apocryphes et Les Montagnes rouges. Encore une fois, sans Radio Prague, je n’aurai jamais eu l’idée d’offrir ces ouvrages et de faire découvrir les auteurs tchèques. »

Deux réactions d’auditeurs encore : « J’espère que la réduction budgétaire permettra toujours de vous écouter au moins une fois par jour », a écrit Jean-François Meile, d’Ars-Sur-Moselle. Enfin, Philippe Marsan, de Biganos, a écouté notre émission le 25 octobre à Marmande : « (...) intéressant, remarque-t-il, de capter votre station en déplacement, et ce sans l’accès à l’internet, seulement en ondes courtes, c’est quand même l’idéal... »

« La qualité de réception est toujours très bonne à Batna (à l’est de l’Algérie), nous indique Samir Bechka. Il nous demande de jouer « une chanson de folklore tchèque » - voici donc, pour alléger l’ambiance, une chanson du groupe Cechomor qui s’approprie la musique populaire d’une manière originale...

Notre auditeur algérien Samir Bechka nous pose une question sur le nombre d’universités en République tchèque. Il existe, dans notre pays, près de 25 universités et grandes écoles publiques. La plus ancienne, l’Université Charles, fut fondée en 1348. On parle beaucoup, en ce moment, de l’Université de Bohême de l’Ouest à Plzen, et plus précisément de sa faculté de droit, mais, malheureusement, dans un contexte négatif : il s’est avéré qu’un système de plagiat et de falsification des diplômes y fonctionnait...

« En République tchèque, les livres ou fournitures scolaires sont-ils pris en charge par les collectivités, et les familles bénéficient-elles d’aides financières à l’occasion de la rentrée scolaire comme en France ? », demande Jean-François Meile. Non, à notre connaissance, les familles tchèques ne bénéficient d’aucun soutien de ce type. En général, les manuels scolaires sont prêtés par les écoles et les fournitures sont prises en charge par les parents. Il est vrai qu’entre 2006 et 2008, l’Etat a versé aux parents d’élèves dans les classes préparatoires une allocation spéciale d’environ 35€ destinée aux achats de fournitures scolaires. Cette aide lancée par le gouvernement socialiste de l’époque et très critiquée par l’opposition a été bâptisée « pastelkovne », du mot « pastelka » - le crayon.

Enfin, pour faire plaisir à vos papilles gustatives, une question de Jean Barbat, de Beaumont : « Utilise-t-on encore beaucoup d’oie dans la cuisine tchèque comme avant ? ». Eh bien, l’oie est associée, chez nous, à de grands repas festifs et familiaux : on en mange surtout à Noël, ou encore (et c’est le bon moment pou en parler) à la fête de Saint-Martin, le 11 novembre. Et puisque Philippe Marsan nous posait, dans un de ces courriels, une question sur les vindanges en Moravie, j’ajoute qu’à cette même période, donc début novembre, arrive dans les vinothèques et restaurants le vin Saint-Martin (Svatomartinske vino), une sorte du Beaujolais nouveau tchèque...

Merci à Abdelhamid Djebbari et Seddik Rekiouk d’Algérie ainsi qu’à Bernard Marthoud, de Villeurbanne, en France, Abdelkarim Najim et Abdelilah Izzou du Maroc pour leurs rapports d’écoute. Le Courrier des auditeurs se termine, très bonne semaine à toutes et à tous, à bientôt sur Radio Prague !