Vrbětice : la police tchèque confirme l'implication de Moscou dans les explosions et classe l'affaire
Les enquêteurs de l'Office central national de lutte contre le crime organisé (NCOZ) ont classé l'affaire des explosions dans le dépôt de munitions de Vrbětice, dans la région de Zlín, qui ont tué deux personnes en 2014. Les policiers considèrent qu'il est prouvé que les explosions ont été organisées par des membres de l'agence de renseignement militaire russe GRU. Ils voulaient empêcher la livraison de munitions dans les zones où la Russie menait des opérations militaires, comme l'avait déjà indiqué le contre-espionnage tchèque BIS sur la base d'une enquête révélée en 2021 par le gouvernement tchèque. Les suspects se trouvant en Russie, qui a refusé de coopérer avec la police tchèque, ils ne peuvent être mis en examen. C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le directeur du NCOZ, sur le site web de la police, qui précise qu'"il ne s'agissait pas d'une opération isolée mais d'agissements subversifs sur le long-terme de la Russie dans l'UE et en Ukraine".
En lien avec l'explosion, la police recherchait des hommes qui sont également soupçonnés d'avoir empoisonné en 2018 l'ancien agent russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury, en Grande-Bretagne. Les médias ont identifié les hommes comme étant les agents de renseignement militaire du GRU Alexander Mishkin et Anatoly Chepiga. Ils se seraient rendus sur le site de Vrbětice peu avant les faits. À l'époque, l'entrepôt contenait apparemment les stocks d'un négociant qui fournissait des munitions à l'Ukraine. Outre la mort de deux personnes, les explosions ont causé des dégâts dépassant le milliard de couronnes, selon la police.
Selon le président de la République, qui a considéré ce lundi comme "juste" la décision de la police, à Vrbětice "la Russie s’est attaquée à la souveraineté de la République tchèque de la manière la plus brutale depuis l’invasion de 1968".