Zdenek Troska
Le réalisateur Zdenek Troska est un homme charmant. En République tchèque il est très populaire et ses films ont un grand succès auprès d'un large public.Grand, robuste, les cheveux épais et bouclés, il ne risque pas de passer inaperçu. Presque toujours de bonne humeur, il porte sur ses lèvres un sourire contagieux. Le réalisateur est l'auteur de plusieurs films documentaires court métrage et d'un grand nombre de long métrage.
A titre d'illustration il est l'auteur du film le Visage angélique, repris du roman du même nom de l'écrivain tchèque Hana Marie Körnerova : rivalité, haine, passion et intrigues dans une histoire d'amour passionnante placée dans d'anciennes demeures seigneuriales. Ensuite se sont ses fameux contes de fée la Princesse Aurore et le cordonnier volant (O princezne Jasnence a letajicim sevci), la Princesse du moulin (Princezna ze mlejna) et une Chance d'enfer (Z pekla stesti), sujet repris du conte de fée Jean sans peur de l'écrivain tchèque Jan Drda.
La trilogie des années quatre - vingt Soleil, foin, fraises (Slunce, seno, jahody), Soleil, foin et une paire de claques (Slunce, seno a par facek) et Soleil, foin, érotisme (Slunce, seno, erotika) sorti en 1991 a été extrêmement bien accueilli par le public. Le réalisateur a parfaitement réussit à refléter la mentalité rurale des Tchèques avec tous le pour et le contre. Dans la comédie musicale le Comble I, II et III sorties ses dernières années, on retrouve un double sens souligné d'un grand humour.Le talent dramatique de Zdenek Troska, né le 18 mai 1953, se manifeste dès l'enfance. A trois ans il récite des poèmes et joue dans les contes de fées pour enfants et adultes. Il fait ses études secondaires au Lycé Carnot à Dijon et ensuite suit des études de réalisation à l'Académie du cinéma (FAMU) à Prague. Dans le domaine du film de fiction, le réalisateur débute en 1979 par le récit le Postillon (Postovsky panacek) qui fait partie de la trilogie Comment accouche un homme (Jak rodi chlap). Le premier film long métrage pour enfants la Botte dite Melchior (Bota jménem Melichar) sorti quatre ans plus tard a été primé à plusieurs reprises.
Le grand succès arrive avec le Trésor du comte de Chamaré (Poklad hrabete Chamaré), un film d'après le livre d'Alois Jirasek le Trésor. L'histoire un peu ennuyeuse et plutôt longuette de la première version du scénario de Monsieur Hanzlik a été transformée par Z. Troska en une aventure passionnante, embellie par une histoire d'amour.J'ai invité à l'antenne le réalisateur du film le Trésor du comte de Chamaré, Zdenek Troska. Bonjour.
Bonjour à tout le monde qui nous écoute.
"Le Trésor du comte de Chamaré" est un film qui a une vingtaine d'années, mais c'est un très beau film. Pourriez - vous nous dire quelques mots sur votre oeuvre ?
"Cela fait déjà cent ans que j'ai tourné ce film. C'était d'après une nouvelle d'Alois Jirasek. Nous avons tourné ce film en 1984 je crois, et il faut dire que ce travail avec Madame Blanka Bohdanova, Monsieur Eduard Cupak et Monsieur Pavel Pipal et les autres bien sûr aussi, m'a apporté une grande joie. C'est quand même un film un peu bizarre. Un drame historique de la fin du XVIIIe siècle, sombre, inquiétant, triste, bref aucune comédie."Apparemment vous avez été contacté par un membre de la famille de Chamaré ?
"Oui, c'était bizarre. Je me rappelle que c'était peu après la sortie de ce film dans un magasin de vêtements, un jeune vendeur au visage gracieux m'a dit : "Bonjour Monsieur Troska, permettez - moi de me présenter", je m'appelle...Je ne sais plus son nom, disons Michel - "je m'appelle Michel Chamaré" et ce comte un peu fou cherchant dans votre film le trésor féerique sous les ruines d'un vieux château fort, c'était mon vrai aïeul, mon ancêtre. Mais à vrai dire ce Jean - Antoine, comte de Chamaré était à son époque des Lumières, un homme très cultivé, un homme d'esprit moderne qui s'intéressait à l'architecture, et il faisait des fouilles archéologiques. La rencontre avec ce jeune homme m'a beaucoup touché. C'était vraiment quelque chose de complètement différent. Il était comme un rêve, comme un ange avec un sourire, comme j'ai dit, gracieux, il avait une attitude d'un vrai comte d'aujourd'hui. Mais cela fait déjà vingt ans, alors j'ignore ce qu'il est devenu."
Les Fêtes de Pâques approchent à grands pas. Est -ce que vous fêtez Pâques ou pas spécialement ? !
Mais, aujourd'hui, les enfants s'amusent encore de la même manière, comme nous à l'époque, mais nous les adultes, je vous dis la vérité, nous préférons plutôt un bon repas de Pâques, surtout un hachis aux orties et à l'ail, que j'aime beaucoup."
"Chez nous à Hrusice, où je vis, les coutumes de Pâques sont pareilles comme partout dans le pays, les oeufs colorés. On a fait des petits balais décorés et avec notre curé on les a consacrés dans l'église de Dosice, c'était pour protéger les maisons et leurs habitants contre les éclairs, les orages, les grêlons, les maladies, enfin contre tout le mal qui existe. Surtout on mangeait de la viande, des gâteaux et nous les enfants nous avons partout admiré les gâteaux en forme de mouton avec un grand noeud au coup. Et nous les garçons nous avons poursuivi les filles qui ensuite nous donnaient des oeufs de Pâques bien peints. C'était vraiment la fête villageoise. Je me souviens que pour moi c'était une vrai fête parce que pour moi qui déteste Noël, l'hiver comme tel, ce froid, neige, tout est gris, sombre, triste...Pâques c'est la joie, pour moi c'est la joie de tout mon être, je respire profondément, une partie de renaissance de la vie autour de moi. La terre, la campagne, la nature sent bon, bref pour moi c'est le début de la vie intensive, créative et je sens que je vis et que je suis en pleine forme.Oui, il est vrai que Zdenek Troska aime bien la bonne chère. C'est un vrai gourmet. Entre autre il est grand amateur de musique et de littérature, domaines dans lesquels il a des connaissances incroyables. Zdenek Troska ne se limite pas à la réalisation, mais fait également de la mise en scène : Don Carlos de G. Verdi (mise en scène pour le Théâtre national, l'Ondine (Rusalka) d'A. Dvorak et le Diable et Katia (Cert a Kaca) ou la comédie musicale Hamlet de W. Shakespeare...