28 CZK pour 1 EUR : la couronne tchèque à son plus bas depuis cinq ans

Photo: Štěpánka Budková

Mauvaise nouvelle pour tous les Tchèques partis en vacances à l’étranger : leur monnaie nationale n’en finit pas de baisser, pour flirter avec la barre des 28 couronnes pour un euro – son niveau le plus bas depuis l’année 2009. Une bonne nouvelle en revanche pour tous les exportateurs.

Photo: Štěpánka Budková
Le taux officiel affiché par la banque centrale tchèque ČNB est tout juste sous cette barre des 28 couronnes, mais dans les bureaux de change il faut désormais la plupart du temps débourser plus que 28 couronnes pour obtenir un euro.

C’est l’intervention de la ČNB en novembre dernier qui avait marqué le début de l’affaiblissement de la couronne. La République tchèque ne faisant pas encore partie de la zone euro, il a été décidé d’utiliser le taux de change comme instrument de politique monétaire, en procédant à une dévaluation. Le taux est alors passé de 25,8 à 27 CZK pour 1 EUR.

L’annonce de la poursuite de cette politique interventionniste a eu pour conséquence d’affaiblir encore un peu la monnaie nationale ces deux dernières semaines.

« Le conseil d’administration de la banque constate que la ČNB continuera à se servir du cours de la couronne comme instrument de politique monétaire, et ce au moins jusqu'en 2016 », avait déclaré fin juillet le gouverneur de la banque centrale, Miroslav Singer.

Selon les analystes, la politique menée par le conseil d’administration, si elle en est la principale, n’est pas la seule cause de la baisse de la couronne tchèque. « Il y a deux facteurs importants : le premier est ce changement dans la politique monétaire de la ČNB, parti pour durer plus longtemps que prévu et le deuxième est lié aux risques géopolitiques, en Ukraine et ailleurs », estime l’économiste en chef de la société Deloitte, David Marek.

Et tandis qu’elle ne fait pas plaisir aux touristes tchèques (quatre de leurs cinq premières destinations favorites sont des pays de l’eurozone) et à ceux qui doivent importer des matières premières payées en euros ou en dollars, cette variation du cours de la monnaie est une bonne nouvelle pour les exportateurs.

« Cette dévaluation représente pour nous 5% de recette en plus en couronnes », a dit à la télévision publique le patron de l’entreprise Grund à Trutnov, qui vend ses produits dans une quarantaine de pays avec un chiffre d’affaires de 200 millions de couronnes.