30 000 couples tchèques divorcent chaque année... Pourquoi ?

On le savait et les statistiques de l'Eurostat viennent de le confirmer : les Tchèques se classent parmi les champions du divorce à l'échelle européenne. Plus précisément, ils occupent la troisième place, avec quelque 67 divorces sur 100 mariages. Triste première place pour la Belgique, avec 75 divorces, suivie de l'Estonie qui frôle le chiffre de 70 couples divorcés. Rappelons que la moyenne européenne se situe, quant à elle, à 40 divorces.

En décembre 2006 déjà, le thème a été largement développé dans la presse, suite à la publication d'une étude nationale, effectuée par l'Office tchèque des statistiques. Cette dernière démontre, par exemple, que dans la majorité écrasante des cas, la rupture officielle est demandée par les femmes. « Dans la vie du couple, la femme veut que les choses soient claires. Pour un homme, ce n'est pas tellement important », explique le psychologue Josef Zeman. Une comparaison s'impose avec la Slovaquie. Par ailleurs, les habitants des deux pays sont de plus en plus nombreux à privilégier le concubinage à l'union matrimoniale. Or, côté divorce, la Slovaquie peut se targuer d'un taux assez bas par rapport à la République tchèque : 41 mariages « seulement » sur 100 s'y dissolvent - une réalité que les spécialistes expliquent par l'influence de l'Eglise - forte en Slovaquie et peu palpable en Tchéquie.

Photo: Archives de Radio Prague
Josef Zeman, auteur du Rapport national sur la famille, publié par le ministère du Travail et des Affaires sociales, fait un parallèle entre la hausse du taux de divorce et l'évolution politique et sociale du pays, depuis la chute du communisme. « Les exigences sur le couple sont extrêmes », affirme-t-il. « La charge de travail est incomparable à celle d'il y a dix-sept ans. Dans un tel climat », poursuit Josef Zeman, « il suffit qu'un membre du couple soit plus nerveux, plus ordonné ou plus silencieux que son conjoint et c'est fini, leur relation ne supporte plus aucune charge supplémentaire », constate le psychologue. Une expérience vécue, chaque année, par 30 000 couples tchèques.