45 milliards d’euros, nouveau montant record de la dette publique tchèque

La dette publique de la République tchèque a connu une nouvelle augmentation en 2009 pour finalement atteindre un montant record de 1 178 milliards de couronnes (environ 45 milliards d’euros). A en croire les économistes, le pays ne sortirait de l’endettement ni en 2010.

Photo: Commission européenne
C’est confirmé par le ministère des Finances : 112 000 couronnes, environ 4 300 euros, est la somme due en ce moment par chaque citoyen de République tchèque, pays d’un peu plus de dix millions d’habitants. David Marek, analyste de Patria Finance, explique d’où proviennent les dettes des Tchèques :

« Les origines de la dette publique record se trouvent dans une suite de déficits budgétaires massifs. Ces dernières années, ces déficits sont encore aggravés par la crise financière et la récession économique. Mais sur le long terme, ils sont le résultat d’une politique économique irresponsable. »

Jan Švejnar,  photo: CT24
Cette constatation est soutenue par l’économiste Jan Švejnar. Lors du forum économique international « Zlatá koruna », qui s’est tenu mardi à Prague, l’ancien candidat à la présidence de la République a illustré le caractère irresponsable de la politique économique tchèque par le fait que le budget de l’Etat est dans le rouge sans interruption depuis déjà 1995.

Pour rembourser sa dette, l’Etat a recours aux prêts et à l’émission de bons d’Etat. Or, l’émission géante de bons d’une valeur de 200 milliards de couronnes, à laquelle l’Etat a recouru en 2009 en raison de la crise, a finalement aggravé le bilan. Ainsi, le montant de l’endettement intérieur de la Tchéquie a bondi l’année dernière à plus de 927 milliards de couronnes, et sa dette extérieure a approché les 252 milliards de couronnes. Chaque année, un nouveau pic d’endettement est atteint, et 2010 ne sera pas une exception, estime David Marek :

« Difficile de s’attendre cette année à ce que la tendance à la hausse de la dette publique s’arrête. Une nouvelle augmentation est prévue, de l’ordre de 160 milliards de couronnes. La dette dépendra du bilan économique mais il n’est pas exclu qu’elle puisse dépasser 40% du PIB. »

Le ministre des Finances, Eduard Janota, s’exprime quant à lui sur un ton légèrement plus optimiste, en affirmant que les résultats économiques des deux premiers mois de l’année ne laissent entrevoir aucun problème. L’évolution du budget ne s’écarte pas du projet adopté, qui prévoit un déficit de 162 milliards de couronnes pour cette année.